Attention, la scène qui suit ressemble plus au film BAC Nord qu’à la réalité. Le 6 septembre dernier, trois fonctionnaires adeptes des quartiers sensibles partent en opération à la cité Frais-Vallon. Les agents font partie de la BST (Brigade spécialisée de terrain) du XIIIe arrondissement de Marseille. Sur place, ils identifient un « charbonneur » – un petit vendeur –, saisissent une sacoche pleine de billets et passent les menottes. Malheureusement, l’histoire ne s’arrête pas là. Tandis que les trois collègues poursuivent leur opération dans la cité, l’un d’eux reçoit un fort coup de bâton derrière la tête. De quoi laisser le temps au suspect de s’enfuir avec les menottes et à ses comparses de reprendre l’argent de la sacoche. On appelle des renforts pour mettre fin à l’émeute. CRS et autres policiers du commissariat nord déboulent, accueillis sous des jets de projectiles. Bilan pour l’agent blessé : dix points de suture et sept jours d’ITT. Un premier suspect sera interpellé deux jours plus tard. « Il devra répondre de cet acte devant la justice », prévient illico la préfecture de police des Bouches-du-Rhône dans un tweet. Contacté par Les Jours, le parquet de Marseille précise que deux suspects sont en attente de leur jugement : l’un en centre éducatif fermé, l’autre en détention provisoire. Ils sont mineurs.
En fonction des tensions qui nous remontent, on déploie les CRS pour saturer le terrain de Bleus. C’est une manière d’occasionner des pertes de chiffres d’affaires importantes pour le trafic.
Ce genre de fiasco est « rarissime à Marseille », souligne La Provence qui révèle l’affaire. Cela n’empêche qu’il a fait grand bruit.