À moins de deux mois du second tour, il n’y a plus une minute à perdre. En ce 11 mars 2012, Nicolas Sarkozy rassemble ses partisans à Villepinte, dans le plus grand parc des expositions français, en Seine-Saint-Denis. Près de 50 000 personnes affluent, arborant tracts et affiches barrés du slogan « La France forte », pour assister à un show de plus de deux heures où le Président sortant promet notamment, au cours d’un éventuel second mandat, d’utiliser le référendum pour surmonter certains « blocages » causés, selon lui, par les « corps intermédiaires » qui craignent de « perdre leur influence ». Entre la foule et le plafond, des caméras Louma, sur leur bras articulé, accompagnées de plusieurs Steadicam, pour des travellings fluides, assurent la retransmission du meeting en forme de véritable show télévisé, en direct sur les chaînes d’information continue. Les images claquent ; c’est l’effet recherché. Car déjà, le candidat socialiste, François Hollande, talonne le locataire de l’Élysée dans les sondages.
Au lendemain de cette démonstration de force à grands renforts de moyens, la polémique sur le coût du meeting est déjà lancée. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements publics (CNCCFP) assure alors que « toutes les dépenses » du meeting seront comptabilisées dans les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.