
Cinq ans de prison dont deux ferme pour lui ; trois ans avec sursis pour son épouse. Condamnés à rendre plus d’un million, ils font appel.
Son rôle dans la série.
De rares photos (volées), aucune interview. Le juge Tournaire pratique la plus grande discrétion médiatique, comme les deux autres juges chargées de l’enquête, Aude Buresi et Stéphanie Tacheau. Passé par la Corse et Marseille, ville dont il est originaire, Serge Tournaire s’est frotté au grand banditisme. En 2009, il est nommé juge d’instruction au pôle financier, où il se taille une réputation d’inflexible. Il a instruit ou instruit encore nombre d’affaires impliquant des délinquants en col blanc : Bernard Tapie dans l’affaire du Crédit lyonnais, Nicolas Sarkozy dans celles des financements libyens de sa campagne de 2007 et des fausses factures de Bygmalion en 2012, ou encore Serge Dassault, soupçonné d’avoir acheté des voix dans son fief de Corbeil-Essonnes… Depuis l’été dernier, Serge Tournaire a quitté le tribunal de Paris pour celui de Nanterre. Le statut de la magistrature interdit d’occuper le même poste plus de dix ans. Ne voulant pas abandonner l’instruction, il a changé de juridiction. Les avocats lui reprochent de n’écouter personne. Celui de Penelope Fillon, Pierre Cornut-Gentille, dénonce, auprès des Jours, « une instruction totalement à charge ».
Par Aurore Gorius
Cinq ans de prison dont deux ferme pour lui ; trois ans avec sursis pour son épouse. Condamnés à rendre plus d’un million, ils font appel.