Dès leurs premières prises de parole, le ton est donné. Invités à venir s’exprimer à la barre de la cour d’appel de Paris, les époux Fillon ne sont pas venus faire amende honorable. En première instance, ils ont été lourdement condamnés : cinq ans de prison dont deux ferme pour lui, trois ans de prison avec sursis pour elle. À l’issue d’un procès à sens unique où, jamais, ils n’ont réussi à convaincre le tribunal de la réalité du travail effectué par Penelope Fillon au service de son mari (lire les épisodes 2, 3, 4 et 5). Premier à s’exprimer à l’ouverture de ce second procès, François Fillon martèle : « Mon épouse a travaillé à mes côtés, c’est incontestable. […] Elle a travaillé comme des centaines d’autres conjoints de députés. » Puis il exprime des « regrets », pour sa famille politique, ses enfants et son épouse, « marquée à vie par cette affaire ». Mais c’est bien la relaxe que l’ancien Premier ministre est venu chercher sur l’île de la Cité, dans la salle d’audience Marie Dario, anciennement 17e chambre. « Pourquoi faites-vous appel ? », demande ensuite le président François Reygrobellet à Penelope Fillon. L’intéressée dit s’être sentie « humiliée » et « tétanisée » en première instance. Cette fois, elle veut « convaincre » de son travail.
Le verbe est plus clair qu’en février 2020 (lire l’épisode 2, « À la barre, le supplice de Penelope ») ; Penelope Fillon tient à s’expliquer.