Nicolas Sarkozy sort de la salle d’audience le sourire aux lèvres. En cette fin de journée du 13 décembre, l’avocat général vient de requérir trois ans de prison avec sursis contre lui, à l’issue d’un réquisitoire pourtant sévère (lire l’épisode 13, « “Une affaire d’une gravité sans précédent sous la Ve République” »). Dans l’affaire dite « Bismuth », en première instance, fin 2020, l’ancien président de la République avait été condamné à une peine bien plus lourde : trois ans d’emprisonnement dont une année ferme (lire l’épisode 9, « Sarko KO sur toute la ligne »). Au cours du procès en appel, entre le 5 et le 15 décembre dernier, il n’a pas ménagé ses efforts pour tenter d’obtenir la clémence de la cour, qui rendra sa décision le 17 mai prochain. « Il n’y a pas l’ombre d’une conscience que je commets un délit, à aucun moment, d’aucune façon. Je vous demande de me croire ! », a-t-il notamment assuré à la barre, alors qu’il était interrogé sur des écoutes où il exprime son intention d’intervenir auprès des autorités monégasques en faveur du haut magistrat Gilbert Azibert. S’il a accepté de donner un « coup de pouce » à ce dernier, c’est par « amitié » pour Thierry Herzog, son avocat depuis quatre décennies. Et non en échange d’informations sur son pourvoi devant la Cour de cassation (il souhaitait récupérer ses agendas, saisis dans le cadre de l’affaire Bettencourt), où exerçait alors Gilbert Azibert