Les Jours vous l’ont dit en premier. C’était en octobre 2019 (lire l’épisode 9, « SUV : en ville, la taille compte ») et Christophe Najdovski, alors adjoint écologiste à la Ville de Paris en charge des transports et de la mobilité, disait réfléchir à « une majoration » des tarifs de stationnement dans la capitale pour les voitures individuelles « dont le gabarit dépasse manifestement une volumétrie considérée comme normale ». Comprendre : les SUV, ces grosses voitures qui représentent aujourd’hui 47 % des immatriculations et posent de multiples problèmes (poids, taille, émissions, sécurité des piétons et cyclistes) comme nous l’avons longuement raconté dans cette enquête sur « la pire des voitures au plus mauvais moment pour la planète ». Quatre ans plus tard, voici que cette idée se concrétise ce dimanche dans la capitale, avec une votation chargée de décider si Paris veut « plus ou moins de SUV » dans ses rues. Si elle est validée, la proposition instaurerait un nouveau tarif de stationnement trois fois plus coûteux pour les voitures individuelles thermiques ou hybrides pesant plus de 1,6 tonne, et pour les électriques au-dessus de 2 tonnes. Bien sûr, Anne Hidalgo n’a pas pour stratégie de se fâcher avec ses électeurs et le stationnement résidentiel serait exclu, ainsi que les taxis, artisans et professionnels. De même, rappelons que, selon l’Insee, deux ménages parisiens sur trois n’ont pas de voiture. S’attaquer au SUV dans la capitale, c’est donc parler avant tout à des usagers des transports en commun et des cyclistes.