L’agriculteur et les habitants de la vallée se relèvent peu à peu de la tempête Alex. Et tentent tant bien que mal d’aider les migrants.
Son rôle dans la série.
Il aime les poules et aussi les bipèdes qui traversent les frontières ou essayent, car il prétend que ce sont des êtres humains. Un idéaliste ? Non, un pragmatique. D’abord mécanicien, il s’est installé en 2003 à Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes) pour y lancer un élevage de poules. Il y vit depuis 2006 de la vente d’œufs, d’huile et de pâte d’olive. Son domaine se situe à la sortie d’un tunnel ferroviaire sur la ligne Vintimille-Breil-sur-Roya, que les migrants suivent parfois pour entrer en France. C’est ainsi que certains ont atterri chez lui. Au début, jusqu’à l’été 2016, il allait aussi en chercher en Italie. Il a arrêté. Ils viennent tout seuls, ou briefés par des « collègues » déjà arrivés. Son action au sein de l’association Roya citoyenne lui a déjà valu huit gardes à vue et une condamnation en correctionnelle à 3 000 euros d’amende avec sursis.
Par Michel Henry
L’agriculteur et les habitants de la vallée se relèvent peu à peu de la tempête Alex. Et tentent tant bien que mal d’aider les migrants.
Que sont-ils devenus ? Tout change et rien ne bouge. Entre deux gardes à vue, l’agriculteur a créé chez lui une communauté Emmaüs.
Voisins, extrémistes de droite et macronistes… Les adversaires de l’agriculteur qui aide les réfugiés repassent à l’attaque.
Absurdité de la loi : lundi, un chercheur est condamné pour avoir aidé des migrants. Mardi, Herrou est placé en garde à vue.
Les bénévoles de la Roya doivent se débrouiller pour nourrir chaque jour des centaines de migrants coincés en Italie.
Découragés par la pression des autorités et l’ampleur de la tâche, les habitants de la vallée qui aident les réfugiés doutent.
Cédric Herrou s’explique : « J’ai vu des gens en difficulté dans la vallée, j’ai réagi. » Bilan : quatre mois avec sursis.
Le durcissement des mesures contre les migrants satisfait les militants d’extrême droite qui s’agitent contre leur présence.