La pandémie a fait de nous des cancrelats et cela nous sauvera : pour nos Covid-déprimés, la philosophie de Bruno Latour est… étonnante.
Son rôle dans la série.
Françoise a 63 ans. Elle a été assistante sociale dans le secteur de la pédopsychiatrie. À la retraite, elle s’est formée pour devenir lectrice à haute voix. Elle lit des extraits de livres dans des centres sociaux, des centres de protection maternelle et infantile, des associations pour des personnes demandeuses d’asile ou des femmes battues. Elle a besoin de voir ses copains, d’avoir sa tribu autour d’elle, de marcher au bord de la mer dans sa région près d’Étaples, dans le Pas-de-Calais. Et ne supporte pas de ne pas « pouvoir » le faire. Elle se sent « empêchée ». Ça l’abat, ça l’angoisse, ça la révolte. Déjà, dans sa jeunesse, elle militait pour les droits des femmes à l’avortement et à la contraception, s’insurgeant contre autant d’« empêchements ». Mais il y a du nouveau dans sa vie : désormais, Françoise tient à exprimer haut et fort son mécontentement. Et compte continuer une fois la crise terminée.
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Une année de crise sanitaire a bouleversé comportements individuels et rapports sociaux. Et l’après reste insaisissable.
Aux grands maux, l’écran remède ? Tout le contraire : la visioconférence nous rend nerveux, apathiques, misanthropes, inessentiels…