Manque de reconnaissance, fin du régime spécial, externalisation : à la SNCF, les agents démissionnent en masse.
Son rôle dans la série.
Entrée à la SNCF en 2012, Magali, qui accepte de témoigner à condition que l’on change son prénom, a longtemps travaillé comme agente d’escale en Auvergne-Rhônes-Alpes, où elle était, entre autres missions, chargée du départ des trains. Un boulot exigeant pour lequel elle a « fait des sacrifices », travaillant « en deux-huit, week-ends et fêtes compris ». Son poste a été supprimé dans une réforme qui devrait être généralisée d’ici à fin décembre. Depuis, Magali enchaîne les missions courtes, affectées à des tâches « souvent répétitives et peu valorisantes ». Elle qui n’était « jamais allée au travail à reculons » envisage de quitter la SNCF, comme viennent de le faire son conjoint et une amie.
Par Alexia Eychenne
Manque de reconnaissance, fin du régime spécial, externalisation : à la SNCF, les agents démissionnent en masse.
Les « espaces initiatives mobilité » fourguent des missions sans lendemain aux agents dont l’entreprise veut se débarrasser.
La durée et l’ampleur du mouvement boostent les grévistes de la SNCF. D’autant que cette fois, ils ne sont pas seuls dans la fronde.
Pour les cheminots, la grève de ce jeudi est capitale : la réforme des retraites est un pas de plus vers la dislocation de leur métier.
À partir du 15 décembre, le cœur de métier de ces cheminots – donner le départ des trains – disparaît. Souffrance et déclassement.