Pendant la campagne, la dépendance aux enquêtes d’opinion s’accroît, malgré les limites des méthodes des instituts.
Son rôle dans la série.
Ancien journaliste marqué à l’extrême droite, passé par Minute et Valeurs actuelles, avant d’arriver sur LCI puis de diriger la chaîne Histoire (groupe TF1), Patrick Buisson est devenu un proche conseiller de Nicolas Sarkozy dès le passage de ce dernier au ministère de l’Intérieur en 2005. Inspirateur des thèmes de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007 (autorité, immigration, assistanat, identité nationale…), il devient un conseiller officieux du chef de l’État jusqu’en 2012. Pendant cette période, Patrick Buisson a signé une convention avec l’Élysée lui confiant une mission de conseil rémunérée 10 000 euros hors taxe par mois et octroyant à sa société Publifact « l’exécution de sondages » à sa libre appréciation. Entre 2007 et 2009, plus de 230 sondages ont été achetés puis revendus par Publifact à la présidence de la République avec des marges de 65 % à 70 %, pour un bénéfice de quelque 1,4 million d’euros. Patrick Buisson est renvoyé pour « détournement de fonds publics », « abus de biens sociaux » et « recel de favoritisme ». Le 21 janvier 2022, il est condamné à deux ans de prison avec sursis et 150 000 euros d’amende.
Par Aurore Gorius
Pendant la campagne, la dépendance aux enquêtes d’opinion s’accroît, malgré les limites des méthodes des instituts.
Malgré le procès des excès de l’Élysée, le pouvoir reste accro aux sondages et ne regarde toujours pas à la dépense.
Au nom de l’immunité présidentielle, l’ex-chef de l’État a refusé de répondre aux questions du tribunal. Qui les a tout de même posées.
Le procès des folles dépenses de sondages sous Nicolas Sarkozy illustre la dépendance des politiques à l’égard des instituts.