Les glaciers fondent, et ainsi de Suisse
Fin du monde. Chaque midi, « Les Jours » vous offrent une mauvaise nouvelle. Aujourd’hui, les Alpes dégoulinent.
Les glaciers sont au cœur – fondant – du changement climatique, on l’a dit, redit et même reredit
Mais c’était loin, mon bon monsieur, au pôle Nord ou au pôle Sud ; eh bien là, ma bonne dame, c’est près de chez nous
On aurait pu évoquer la situation – pas jojo – du glacier Carré en Isère, dans le parc national des Écrins
Mais penchons-nous plutôt sur le cas de la Suisse
La semaine dernière, le New York Times consacrait un très beau long format à ses glaciers
Ça n’étonnera personne, ils sont en recul
Celui de Trift occupait il y a quelques années encore une large vallée… désormais traversée par un pont suspendu de 150 mètres de long, à 90 mètres au-dessus du sol
Celui d’Aletsch, le plus long d’Europe avec ses 23 kilomètres, pourrait perdre 90 % de sa glace d’ici à 2100
Ce qui nous amène à ce paradoxe, étudié en détail par le quotidien américain : avec cette fonte accélérée, l’énergie hydraulique est en plein boom en Suisse, avec une hausse de 3 % à 4 % depuis 1980
Pas mal pour la « houille blanche », qui fournit déjà 60 % de l’électricité du pays
Mais évidemment, tout cela est transitoire : le congélateur en plein dégivrage n’est pas un puits sans fond
Le barrage de Gebidem, au pied du glacier d’Aletsch, sera bientôt inutile
Alors les ingénieurs suisses ont trouvé une solution : bien au-dessus de la construction, la langue de glace est encore épaisse de 200 mètres, mais d’ici à 2050, elle se sera transformée en un lac
On pourrait donc installer une nouvelle centrale génératrice là où se trouve le barrage actuel
Malin… et tellement déprimant, car on ne pourra pas remonter le glacier éternellement
L’ingéniosité humaine ressemble parfois à s’y méprendre à une immense fuite en avant
À demain (si on tient jusque-là).