Lira-t-on un jour l’étude que mène depuis de longs mois le Centre national de la musique (CNM) sur la question envahissante de la manipulation des streams ? Lancée en 2021, elle se déploie en trois volets que nous avons déjà évoqués dans cette enquête : lister les pratiques frauduleuses (lire l’épisode 2, « Les fraudeurs spottent la faille »), en mesurer l’ampleur (lire l’épisode 1, « Fraude avec les stars ») et envisager des solutions (lire l’épisode 4, « La musique en guerre contre les streams crapuleux »). Aujourd’hui, c’est sur le deuxième volet que ce travail complexe est en train de s’embourber, au point que le CNM a déjà renoncé à publier son étude au mois de juin comme prévu. Car, selon nos informations, Spotify refuse à ce jour de communiquer ses données d’écoutes dans l’Hexagone, empêchant d’y mesurer la fraude. C’est particulièrement problématique tant la plateforme suédoise pèse dans le streaming en France, où elle est désormais au coude à coude avec Deezer. Sollicitée, Spotify n’a pas souhaité répondre à nos questions pour cette série.
Ces dernières années, Spotify France a pourtant collaboré, parfois dans la douleur, avec le jeune Centre national de la musique