Immigration : il était une loi

Le ministre de l’Intérieur est le Nicolas Sarkozy des années 2020. Comme l’ancien président (dont il a été un temps le porte-parole), Gérald Darmanin veut profiter de son passage place Beauvau pour se présenter comme le héros de la lutte contre l’insécurité et l’immigration avant une éventuelle candidature à l’élection présidentielle. Il a d’ailleurs le soutien de l’ex-chef de l’État qui, dans son dernier ouvrage, lui trouve « des qualités évidentes » comme « la compréhension des aspirations populaires et l’énergie sans laquelle aucun talent n’est utile ». Va-t-il profiter de la loi immigration pour faire comme son mentor et multiplier les prises de parole provocantes ?

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Longtemps proche du Parti socialiste (elle a été la directrice de cabinet de Ségolène Royal), la Première ministre affiche des positions difficilement compréhensibles avec la loi immigration. Alors que l’article 3 du texte qui régularise les sans-papiers dans les métiers en tension est soutenu par « l’aile gauche » de sa majorité, elle considère que ce dernier n’est pas « un totem » tout en laissant Gérald Darmanin, son ministre de l’Intérieur, le défendre. Dans cette histoire, Élisabeth Borne risque pourtant sa place : en cas de motion de censure, son gouvernement saute.

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Battu par Valérie Pécresse lors de la primaire de droite pour la présidentielle en 2021, Éric Ciotti a obtenu une sorte de revanche en étant élu en décembre 2022 président des Républicains (face à Bruno Retailleau). Le député des Alpes-Maritimes incarne une droite dure et sans complexe  : son programme sur l’immigration défendu lors de la primaire était un décalque de celui de Marine Le Pen. Et il a annoncé qu’il s’opposerait totalement aux régularisations voulues par le gouvernement, notamment en déposant une motion de censure. Mettra-t-il ses menaces à exécution ?

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Ancien membre du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, soutien de François Fillon à la présidentielle de 2017, Bruno Retailleau n’est pas de gauche, mais alors pas du tout. L’élu de Vendée est depuis 2014 le président des sénateurs républicains et, comme la droite est majoritaire au Sénat, il a pour habitude de droitiser tous les textes qui passent au palais du Luxembourg. Il est cependant capable de négocier avec le gouvernement. Lors de la réforme des retraites, il s’était rendu à Matignon pour obtenir une revalorisation des petites pensions contre un soutien de LR au projet de loi.

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