À Arlit (Niger)
Les balles ont fusé autour des oreilles d’Issouf, et plus d’une fois. Il mime avec ses mains des mouvements rapides à droite et à gauche de sa tête. À chaque fois, c’était en Algérie. À 33 ans, il garde un air enfantin et le sourire facile, qu’il tente de draper de sérieux en réajustant épisodiquement son turban. « Fraudeur » de métier
Cette immense région est une autoroute pour les pick-up Toyota chargés de marchandises aussi diverses qu’illicites. D’aussi loin qu’il se souvienne, Issouf a toujours été sur ces véhicules. D’abord comme apprenti : il a commencé en 1999, à 9 ans, et devait se trouver une place à l’arrière, sur le toit ou sur le marche-pied du véhicule. Il a ensuite été chauffeur d’un véhicule, puis propriétaire du sien.