Résonne, sirène du premier mercredi du mois, car il est l’heure de livrer au monde les nouvelles neuves des Jours : on vous présente nos nouvelles séries, un nouveau prix et une nouvelle jouriste.
Si vous avez raté le début (1). 368 morts, une litanie sourde et sans fin. Comme si un tueur en série sévissait depuis vingt-cinq ans, sans que les institutions policière et judiciaire ne s’émeuvent. Alors, « Les Jours » s’autosaisissent et remontent le fil d’un carnage silencieux et politique, celui d’hommes, de femmes et d’enfants, tous morts entre la zone frontière franco-belge et le Royaume-Uni, autour de Calais, depuis 1999. L’enquête Les tués de Calais est menée par Maël Galisson qui, depuis des années, documente ces morts pour leur redonner une dignité et une identité. Sa série démarre d’ailleurs par une infographie particulièrement saisissante, que nous avons intitulée « Le Mémorial de Calais », construite avec l’agence de datajournalisme WeDoData.
Si vous avez raté le début (2). On les surnomme « le Dictateur », « l’Électricien » ou « le Violent ». De bien jolis petits noms pour des voyous… sauf que là, il s’agit de policiers en Seine-Saint-Denis. Tous anciens membres d’une brigade territoriale de contact de Pantin, la BTC Quatre-Chemins : une unité ultraviolente dont Pierre Bafoil dévoile les dessous dans l’enquête Ultraviolence policière à Pantin. Et ce à l’occasion du procès où ont comparu la semaine dernière ces policiers en légère délicatesse avec la loi, jugés pour, entre autres, « violences volontaires », « faux en écriture publique », « violation de domicile »…
Si vous avez raté le début (3). Un intrigant diocèse sous le coup d’une enquête du Vatican ? Voila une mission pour Timothée de Rauglaudre, déjà auteur d’une plongée au cœur de la communauté Saint-Martin, Les ensoutanés. Depuis près d’un quart de siècle, Mgr Dominique Rey, évêque charismatique à la sauce start-up nation, règne sur un diocèse qui peut s’enorgueillir du plus grand nombre de prêtres ordonnés par habitants en France, celui de Fréjus-Toulon. Mais la « success story » s’est brusquement effondrée depuis que le Vatican l’a en ligne de mire. Entre accueil de communautés déviantes, relations avec les milieux d’affaires, évangélisation des musulmans et flirt avec l’extrême droite, Les Jours enquêtent sur la Côte d’Azur. À lire ici, le premier épisode de Tempête sur le diocèse.
Trois nouveautés, trois enquêtes au long cours… qui demandent du temps et de l’investissement de la part des Jours. Et ce journalisme-là ne se finance pas par l’opération du Saint-Esprit (n’en déplaise à Mgr Dominique Rey), mais par l’opération des saint-jouristes. Sans pub et indépendants, Les Jours appartiennent majoritairement à leurs journalistes et lectrices et lecteurs. Ce sont les abonnements qui financent nos investigations, et si vous êtes déjà abonné·e et que vous souhaitez faire un don (déductible à 66 % de vos impôts) ça nous aide aussi !
Fierté des « Jours ». Le prix Louise-Weiss du journalisme européen, remporté en 2019 par Taina Tervonen (pour la série Les disparus) puis en 2022, dans la catégorie jeune journaliste, par Juliette Démas (pour la série Belfast and furious), a inauguré cette année un nouveau prix, le prix climat. Et qui l’a décroché ? Lena Bjurström, pour la série Samis pour la vie, une grande enquête polaire en immersion chez l’unique peuple autochtone d’Europe, en proie au développement de l’industrie et au changement climatique. Bravo, non, grand bravo à Lena ainsi qu’au photographe Thomas Dévenyi pour cette série captivante à lire ici, en huit épisodes.
Mais qui es-tu, Joséphine Gorel ? Du haut de mon mètre 55 et de mes 29 ans, je suis à la fois la benjamine, la plus petite et la dernière arrivée aux Jours. Passée en start-up pour disrupter la concertation, puis en cabinet de conseil pour coconstruire avec la population des projets décidés par d’autres, je suis touche-à-tout et je n’ai pas peur de me confronter à mes angoisses les plus profondes (pour preuve : j’ai fait un stage chez BNP Paribas en 2017. Brr !). Avant de bosser dans la com, j’ai travaillé pour et sur plusieurs médias : Franceinfo, Le Tag parfait, RFI… C’est donc tout naturellement que j’ai atterri aux Jours comme responsable de la communication. Bélier ascendant sagittaire, experte ès stalk, copine des internets, mon taf est d’exposer au monde celui des journalistes et de chouchouter les jouristes. Dernière info et pas des moindres : j’ai une haine prononcée contre le riz au lait.
Meilleurs abonnés. Une preuve de plus s’il en fallait que les abonnés des Jours sont les meilleurs du monde ? Ce sachet d’oursons en guimauve envoyé à la rédaction pour soutenir son travail. On dit ça, on dit rien…
Les titres auxquels vous avez échappé. L’épisode de Face A, face B consacré au nouvel album légèrement priapique de Smokey Robinson a eu pour titres de travail « Si le cul leur en dit », « Le fun au cul » et « The bite goes on »… Mais voilà, la face B en regard n’avait rien à voir, alors tant pis. Ah, et vous avez aussi échappé à « Thoen, né avant la tehon », pour raconter le piteux retour sur Canal+ de l’humoriste intermittent viré par Bolloré il y a deux ans. Ainsi qu’à « Mon curé chez les Sudistes » pour la toute nouvelle enquête de Timothée de Rauglaudre sur le sulfureux diocèse de Fréjus-Toulon…
Les titres auxquels vous n’avez pas échappé. « Doux comme un algo », « Sarkozy, le tarif de l’appel inchangé », « Charles se fait poser une couronne », « À Kherson, la vie en soubresaut »… Franchement, on devrait faire payer un abonnement supplémentaire aux Jours pour les titres.
Bon mois de juin à vous.
Les Jours