Ostracisés, persécutés, tyrannisés… Les prévenus ont vu leur défense jouer du violon. En vain : le jugement est tombé ce mardi 16 juin.
Son rôle dans la série.
Ami de longue date de Marine Le Pen – ils se sont rencontrés pendant leurs études à Assas –, Frédéric Chatillon, 51 ans, a su se rendre indispensable au Front national depuis que « Marine » en a pris la tête, en 2011. Et ce malgré son côté sulfureux : ancien responsable du GUD dans les années 1990 et admirateur de Bachar el-Assad, Frédéric Chatillon est régulièrement accusé d’antisémitisme, voire de néonazisme. Sa société de communication, Riwal, était un prestataire de premier plan lors des campagnes électorales du Front national. La justice lui reproche d’avoir mis sur pied un système de surfacturation pour se faire rembourser par l’État des sommes indues, notamment grâce à des « kits de campagne » obligatoires. Certains montages lui auraient permis de s’enrichir, d’autres de financer Jeanne et le Front. Frédéric Chatillon est jugé pour escroquerie, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et blanchiment. Sa compagne, Sighild Blanc, est également prévenue. Toujours proche de Marine Le Pen et du Front national, Frédéric Chatillon a été salarié par le parti pendant la campagne de 2017, en tant que « coordinateur technique du print et du web ».
Par Camille Polloni
Son rôle dans la série.
Il est le principal prestataire du FN pour sa propagande, à travers son agence Riwal. Sous le coup de deux procédures judiciaires, il nargue la justice en se montrant régulièrement sur la campagne de Marine Le Pen.
Par Aurore Gorius
Ostracisés, persécutés, tyrannisés… Les prévenus ont vu leur défense jouer du violon. En vain : le jugement est tombé ce mardi 16 juin.
Le FN ? Une « machine à cash ». Les prévenus ? Une « équipe » s’entendant « sur le dos de l’État ». Le parquet était colère ce mercredi.
L’ex-gudard a usé de sa tchatche pour tenter de déjouer les accusations d’abus de biens sociaux dont lui et sa compagne font l’objet.
Le FN, le microparti Jeanne, la boîte de com Riwal… Tout le monde emploie tout le monde. La justice démonte le meccano frontiste.
Un trésorier qui n’a rien vu, un comptable confus, un autre obtus… Selon les prévenus, les finances du FN sont un non-sujet.
Les prévenus ont détaillé leur version des finances des législatives de 2012. Pas d’escroquerie, non, mais un « dispositif formidable. »
Au premier jour d’audience, les prévenus, tout en camaraderie virile, espèrent que leurs avocats obtiendront un report des débats.
Première pour le FN : dès ce mercredi, plusieurs proches de Marine Le Pen devront expliquer le financement de ses campagnes.