Cette semaine, 300 ex-salariés saisissent les prud’hommes. Candidats au départ, ils affirment qu’ils ont aussi été poussés dehors.
Son rôle dans la série.
Marie-Laure Pinto adorait son métier. Elle a 43 ans, est entrée chez SFR il y a dix-sept ans. Et s’occupait des relations clients « business », le « B2B », sur le site de Saint-Herblain, dans l’agglomération nantaise. Elle pourrait en parler des heures, de la satisfaction de régler un problème, de l’ambiance d’équipe. Ces dernières années, pourtant, le travail s’était dégradé. Après le rachat de SFR par Patrick Drahi, il a fallu réduire drastiquement les coûts et moins choyer le client. Pourtant, à l’annonce de l’ouverture du plan de départs volontaires, elle n’envisageait pas de le prendre. « J’ai quatre enfants, un petit salaire (25 000 euros brut par an, ndlr), donc pas énormément d’indemnités. » Elle l’a quand même pris, comme 5 000 autres salariés sur les 15 000 du groupe. Aujourd’hui, Marie-Laure Pinto résout toujours des problèmes et, d’une certaine façon, anime toujours une équipe, mais… auprès des ex-salariés de SFR mécontents. À l’automne 2017, elle a ouvert un groupe Facebook, « Les coulisses du PDV », qui rassemble plusieurs centaines d’ex-salariés. De ce groupe est né l’idée de lancer, à l’aide d’un avocat, une vaste procédure d’anciens salariés contre SFR, contestant le plan de départs volontaires. Marie-Laure Pinto a un petit côté Erin Brockovich, à son corps défendant. Il a fallu négocier sec pour qu’elle accepte ce miniportrait. « Je ne veux pas me mettre en avant », répète-t-elle tout le temps. Après avoir passé des mois entiers, jours et souvent bouts de nuits compris, à filer coups de main et conseils à ses anciens collègues, elle a commencé une formation en community management et marketing.
Par Alice Géraud
Cette semaine, 300 ex-salariés saisissent les prud’hommes. Candidats au départ, ils affirment qu’ils ont aussi été poussés dehors.