À la Cour nationale du droit d’asile, les recours ont explosé, les délais ont été raccourcis… et les agents serrent les dents.
Arnaud est journaliste, féru de reportage, des forêts ougandaises aux côtes californiennes où il a habité il y a quelques années. Il travaille pour La Vie, les hors-série du Monde ou Jeune Afrique.
Karine est journaliste de presse écrite et de radio, autrefois correspondante de Libération à Londres puis rédactrice en chef de Terra éco. Aujourd’hui productrice déléguée aux Pieds sur Terre sur France Culture.
Chacun à notre tour pour d’autres médias, nous avions recueilli des histoires de migrants venus de loin, suivi les associations qui luttent pour leur obtenir des papiers. De ce côté-là du guichet, les rejets de l’administration et de la justice française suscitaient au mieux de l’incompréhension, au pire de violentes critiques. Alors pour Les Jours, nous avons franchi la ligne de démarcation, ouvert nos oreilles aux doutes et aux questions de ceux qui composent les pièces de ce mur apparemment infranchissable : évaluateurs du Demie chargés de séparer les mineurs des majeurs pour les mettre à l’abri, officiers de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) qui octroient ou non l’asile, juges de la CNDA (Cour nationale du droit d’asile), qui interviennent en dernier recours. Que pensent-ils ? Comment vivent-ils cette responsabilité ?
À la Cour nationale du droit d’asile, les recours ont explosé, les délais ont été raccourcis… et les agents serrent les dents.
Si l’Ofpra les a déboutés, les migrants peuvent encore faire appel à la Cour nationale du droit d’asile. Une juridiction surchargée.
Face à la violence des récits des migrants et à la dureté de l’Office, les agents ont le choix entre s’endurcir… ou démissionner.
Traiter les demandes d’asile à l’Ofpra, une drôle d’idée ? Des agents dévoilent leurs motivations, la formation… et ses carences.
« Les Jours » ont eu accès à la feuille de route ultrasecrète des entretiens avec les demandeurs d’asile russes.
Serge travaille à l’Ofpra, qui reçoit les demandes d’asile des migrants. Et décide, ou pas, de leur accorder une protection.
Autour du Demie, qui évalue la minorité des migrants reçus, la violence est partout, larvée ou explicite. Parfois jusqu’au drame.
Aminata et Marion racontent le quotidien au Dispositif d’évaluation des mineurs étrangers, les parcours des jeunes et les leurs.
Le Demie est chargé d’évaluer si les migrants reçus sont bien mineurs. Une responsabilité énorme et un système critiqué par les assos.
Après deux heures d’entretien avec Ousmane, qui assure être mineur, Marion s’apprête à dire au jeune Malien si elle le croit.