Quartiers nord

En visite à Marseille le 18 août, le ministre qu’on ne présente plus a réaffirmé son engagement contre le trafic de stupéfiants, bien que la situation locale soit « compliquée ». Les solutions ? Doter le département de 300 policiers supplémentaires, comme Gérald Darmanin l’avait annoncé en février dernier, déjà en visite à Marseille. Exactement 51 nouvelles recrues ont été affectées dans la ville cet été. Enfin, lors d’une autre visite à Marseille, au mois de mai cette fois, le ministre avait promis la mise en service d’une amende forfaitaire spéciale pour les guetteurs. Celle-ci devrait entrer en vigueur à l’automne. Peut-être à l’occasion d’une nouvelle visite à Marseille ?

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Younes était considéré par la justice comme le « lieutenant » des frères Ahamada, chefs d’un clan parmi les plus puissants de la drogue à Marseille. En 2017, il est condamné aux côtés des têtes du réseau à sept ans de prison. En cause : ses allées et venues, discrètes et récurrentes, à la cité des Lauriers, point de deal central du clan. Il venait de retrouver la liberté lorsque, le 25 juin dernier, il meurt assassiné de quatre balles dans la tête en marge d’un tournoi de football interquartiers. Son décès marque le début de la série sanglante en cours à Marseille.

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Aujourd’hui, on ne parle plus de « milieu » marseillais, mais de clans. Au début des années 2000 encore, une figure hégémonique régnait sur la marché de la drogue : Farid Berrahma, sorte de parrain du néobanditisme marseillais, successeur de Francis le Belge. Sa signature présumée ? Brûler ses victimes en calcinant la voiture qui les renferme pour effacer les traces. Jamais condamné pour assassinat, il reste célèbre comme « le Rôtisseur » et sa méthode, le « barbecue ». Il est tué par une figure du banditisme corse en 2006. Une guerre sanglante s’engage alors entre plusieurs familles pour récupérer le marché de la drogue. Parmi eux : les Remadnia, les Tir, les frères Ahamada et les frères Bengler. Ces dernières années, tous ont été affaiblis, lourdement condamnés ou directement éliminés. Les assassinats de cet été témoignent d’une nouvelle recomposition.

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Rayanne était un collégien de 14 ans, résident de la cité des Marronniers, dans le XIV^e arrondissement de Marseille. Le soir du 18 août, il est tué par un commando armé devant l’entrée de sa résidence. À ses côtés, son ami est blessé. Rayanne était inconnu des services de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Il avait présenté quelques difficultés à l’école dans le passé, mais il s’était bien inséré dans son nouveau collège, l’établissement Marie-Laurencin. Il devait suivre une formation pour devenir ambulancier. Durant la décennie 2010, plusieurs mineurs avaient déjà été tués par des trafiquants, mais Rayanne est la plus jeune cible jamais recensée dans l’histoire du narco-banditisme marseillais.

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