L’huile de la tentation

Il y a eu le papier toilette pendant le premier confinement, voici l’huile de tournesol avec la guerre en Ukraine. Premier exportateur du précieux liquide avec 50 % du commerce mondial, le pays peine à acheminer ses stocks depuis l’invasion russe et c’est toute la planète qui s’inquiète, tant l’huile de tournesol est à la base de notre alimentation, que ce soit pour de nombreux produits transformés ou la friture. L’huile de tournesol est également reconnue pour sa faible concentration en acides gras et son rôle dans l’alimentation en réduisant le risque de maladies cardiovasculaires – du moins par rapport à d’autres huiles.

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Né en Amérique du Nord, adopté par l’Espagne, élevé en Russie : le tournesol est un citoyen du monde. Mais alors qu’il avait fait de l’Ukraine son petit nid douillet depuis plus d’un siècle (le pays est le premier producteur mondial avec 16 millions de tonnes), le tournesol se retrouve au cœur des enjeux géopolitiques de la guerre déclenchée par Vladimir Poutine. Et alors que le dictateur russe tire toujours plus la tige vers lui en bloquant son départ depuis les ports de la mer Noire, la France, elle, tente de le faire grandir en paix : de 700 000 hectares avant la guerre menée par la Russie, l’Hexagone passera à 800 000 hectares avant la fin de l’année. Elle atteindra même les 900 000 hectares d’ici 2023. Peu gourmand en eau et en engrais, le tournesol se révèle être une excellente alternative pour les agriculteurs. Encore faut-il que le dérèglement climatique ne s’en mêle pas…

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On me mange partout, tout le temps, nature, salée, avec de la sauce, un kebab ou un burger : je suis, je suis… la frite, bien sûr ! Autrefois rondelle, ce bâtonnet plongé dans l’huile de tournesol fait, depuis plus deux siècles, la fierté du Nord de la France et de ses baraques à frites. Et si l’Hexagone en est friand, il est loin d’être un cas isolé : 11 million de tonnes de frites sont consommés à travers le monde par an (soit 350 kilos par seconde !). Une consommation colossale qui s’explique par le triomphe de la restauration rapide et de ses plus fidèles représentants, McDonald’s et Burger King.

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Créé en 1957, McCain est aujourd’hui un mastodonte de l’agroalimentaire et avant tout le leader mondial de la frite surgelée. Voyez par vous-mêmes : une frite sur quatre consommée dans le monde est une frite McCain (une sur trois en France). C’est que l’entreprise canadienne, en plus d’inonder les supermarchés de ses pommes de terre surgelées, est devenue le meilleur pote de McDonald’s en lui fournissant ses précieux bâtonnets depuis 1985. Seize ans plus tard, en 2001, McCain choisit la petite commune de Matougues, dans la Marne, pour implanter sa plus grande usine au monde : 35 hectares, 230 salariés, 600 tonnes de frites produites par jour, soit 410 kilos par minute. En voilà une entreprise qui a la patate !

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