Bonjour les jouristes,
Rereconfinés ou pas, « Les dessous des “Jours” », c’est chaque premier mercredi du mois, en même temps que retentit la sirène. Au menu, les beaux Jours reviennent avec nos belles séries du moment, nos beaux scoops en série et les belles choses qui nous arrivent. Sans oublier la fonction des Jours à ne pas manquer, et les titres qui ne vont pas vous manquer.
Si vous avez manqué le début. Ne nous dites pas que vous avez loupé notre nouvelle série sur la loi climat, 45 heures pour sauver le monde ? Depuis Trash investigation jusqu’aux trois saisons de La fin du monde en passant par notre immersion dans le mouvement Extinction Rebellion ou notre virée au Svalbard, l’archipel pas loin du pôle qui se réchauffe plus vite que le reste de la planète, l’environnement est une préoccupation majeure des Jours ou plutôt, comme on dit chez nous, une obsession. Nouvelle preuve, donc, avec 45 heures pour sauver le monde : il s’agit là d’un film-catastrophe où 577 personnes ont le destin de la planète entre leurs mains, tout simplement. En l’espèce la loi « climat et résilience », fruit gâté de la Convention citoyenne pour le climat, dont les députés doivent torpiller ou rehausser les ambitions. Un feuilleton trépidant raconté par la plume non moins trépidante de Cécile Cazenave qui compte déjà quatre épisodes – le premier est ici.

Si vous avez manqué les scoops. Vous avez forcément entendu parler des Jours ces dernières semaines à propos de Canal+ et d’un certain Pierre Ménès. Ce sont en effet Les Jours qui ont révélé la censure par Canal+ du documentaire de Marie Portolano Je ne suis pas une salope, je suis journaliste ! Mettant ainsi en lumière ce que Canal+ voulait cacher et qui était au cœur du documentaire : les atteintes sexuelles de Pierre Ménès sur deux journalistes : Marie Portolano elle-même et Isabelle Moreau. Sans Les Jours, personne n’aurait jamais su. Sans Les Jours, Canal+ ne se serait pas lancé dans une com de crise hasardeuse à base de Ménès chez Hanouna. Sans Les Jours, les évictions et la mise à l’écart de plusieurs femmes journalistes seraient restées camouflées. Sans Les Jours, qui l’ont diffusé, le passage coupé le plus ravageur pour Pierre Ménès serait resté dans les poubelles de Canal+. Sans Les Jours, la responsabilité de Canal+ n’aurait jamais été pointée. Alors ça fait plaisir bien sûr de voir que notre travail a un tel retentissement, mais ce qui fait encore plus plaisir, c’est que c’est le modèle éditorial des Jours qui a permis ces scoops. Ce modèle qui raconte l’actualité en séries, qui s’accroche à ses sujets, les creuse et ne les lâche pas.
Puisqu’on en parle… Ce modèle éditorial-là ne pourrait exister sans l’indépendance qui est celle des Jours, et cette indépendance-là ne peut exister sans vos abonnements. Au passage, pas de pression d’un annonceur
Dans les tuyaux des « Jours ». Début 2018, Les Jours publiaient le tout premier épisode des Disparus, une longue enquête menée par Taina Tervonen sur la piste d’un téléphone Nokia jaune, la seule trace qui restait d’un migrant mort le 18 avril 2015 dans le naufrage d’un chalutier au large de la Libye où plus de 800 personnes ont perdu la vie. Bientôt, Taina va se lancer dans une nouvelle quête. En même temps que le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung ou l’agence américaine Associated Press, Les Jours ont effet obtenu une bourse de l’European Journalism Centre (EJC) pour un grand projet journalistique qui emmènera Taina, accompagnée du photographe Laurent Hazgui, qui était déjà chargé de nombreuses images des Disparus, depuis le Sénégal jusqu’aux Canaries, une route migratoire qu’empruntent, souvent au péril de leur vie, les jeunes en quête d’un avenir en Europe. La série durera un an et devrait démarrer à la rentrée prochaine.

Le livre des « Plastiqueurs ». Avant de devenir une série en neuf épisodes sur Les Jours, Les plastiqueurs, c’était un projet de livre de Dorothée Moisan. Le voici désormais en librairie, tout juste paru aux éditions Kero. Et c’est en quatorze chapitres que Dorothée fouille son obsession du plastique, une matière quasiment magique mais dont elle démontre au fil de son enquête qu’il est un « tueur silencieux ». Dans les 340 pages des Plastiqueurs, Dorothée fait parler les polymères, nous embarque aux États-Unis le long de « l’allée des cancers » bordée d’usines pétrochimiques aux effets mortels pour ses riverains et dépiaute le mirage du recyclage. « La question, écrit Dorothée Moisan, a longtemps été mal posée : on s’est demandé : “Où va le plastique et comment s’en débarrasser ?” Alors qu’il aurait fallu se demander : “D’où vient-il et comment ne pas le produire ?” »
Le saviez-vous ? Vous êtes récemment devenu jouriste ? Alors peut-être n’avez-vous pas encore découvert toutes les particularités qui font des Jours un site pas pareil. Ainsi, connaissez-vous le point commun entre Nemo, le chien d’Emmanuel Macron, le grand communard Jules Vallès, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili et l’adjudante Alexandra Lidove, entomologiste dans la gendarmerie ? Ce sont toutes et tous des personnages des Jours, une spécificité de notre site. En cliquant dans chaque article sur leur nom souligné s’affiche une fenêtre présentant la personne en question. Cliquez, cliquez, vous avez de la marge : il y a ainsi 1 459 personnages sur Les Jours, personnalités publiques ou anonymes. Soit ils sont définis à l’avance quand une nouvelle série est mise sur pied, soit nous ajoutons des fiches parce que, décidément, tel ou tel revient régulièrement dans des épisodes, au point de mériter d’avoir lui aussi sa fiche. Les derniers arrivés sont ainsi Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, et Pierre Ménès, pour des raisons bien différentes.
Le 22 avril prochain. Ouvrez vos oreilles…

Les titres auxquels vous avez échappé. Le décryptage de la dernière allocution d’Emmanuel Macron a été titré ainsi : « Macron, le chevalier qui dénie ». Une subtile et plutôt classe référence (oui, aux Jours, quand on est contents de nous, on s’embrasse le biceps) aux comiques britanniques des Monty Python et à la scène de leur film Sacré Graal ! sur les chevaliers qui disent « Ni ! » (à voir ici sur YouTube). Mais avant d’en arriver là, il y a eu du déchet. Puisque l’idée était de jouer sur le déni présidentiel à reconnaître la moindre erreur dans la gestion de l’épidémie, on a eu droit à : « L’épi déni », « Déni de mêlée », « Déni from the block », « Macron, déni in the bottle », « L’amer déni », « Déni Roussos », « Chef, un déni ! », voire « Allez chef, un p’tit déni pour la route ». On l’a échappé belle.
Bon mois d’avril à vous et la suite au prochain numéro.
Les Jours