La garde à vue de ce témoin-clé de l’affaire a couru sur plus de trente-trois ans. Elle vient d’être annulée par la cour d’appel de Paris.
Son rôle dans la série.
Né le 23 mars 1955 à Épinal, Bernard Laroche a perdu sa mère alors qu’elle le mettait au monde. Il a donc été élevé par sa grand-mère maternelle, Adeline Jacob, qui est aussi celle de Jean-Marie Villemin. Il a grandi avec le frère aîné de celui-ci, le « bâtard » Jacky, fils illégitime de Monique Jacob épouse Villemin, que son mari Albert rejetait. Dans le foyer de sa grand-mère, Bernard Laroche cohabite aussi avec son oncle Marcel Jacob, qui a presque le même âge. Ils resteront très liés. Après l’école de mécanique générale, Bernard Laroche est embauché en 1972 à la filature Ancel, à Granges-sur-Vologne, où, délégué du personnel CGT, il peine à monter en grade. Il épouse Marie-Ange Bolle en 1976 mais le petit Sébastien, qui nait en septembre 1980, souffre d’un kyste à la tête. Le cousin de Jean-Marie Villemin vit mal le handicap de son fils né dix jours après Grégory, et ne supporte pas son patron qui lui refuse une promotion. Il doit d’abord suivre deux ans de formation à l’école de filature d’Épinal pour obtenir, un 1980, un CAP de régleur de métier à tisser. Cette année-là, il fait construire sur les hauteurs d’Aumontzey une maison voisine de celle de Marcel et Jacqueline Jacob. Enfin, à force de postuler, Bernard Laroche devient contremaître le 1er septembre 1984. Il sera arrêté le 5 novembre 1984, inculpé pour l’assassinat de Grégory. Après sa sortie de prison, le 29 mars 1985, Bernard Laroche est tué d’un coup de fusil par son cousin Jean-Marie, persuadé qu’il s’agit du coupable.
Par Patricia Tourancheau
La garde à vue de ce témoin-clé de l’affaire a couru sur plus de trente-trois ans. Elle vient d’être annulée par la cour d’appel de Paris.
Pour le premier enquêteur de l’affaire Grégory, il n’y a pas d’énigme : avant d’être écarté, il suivait la bonne piste.
Pendant trente ans, les Jacob n’avaient jamais été inquiétés. C’est par leur arrestation que l’affaire Grégory a rebondi.
L’affaire Grégory et son traitement médiatique hantent encore la journaliste Laurence Lacour, raconte-t-elle aux « Jours ». (2/2)
Pour « Les Jours », l’ex-reporter sort de son silence et revient sur le fiasco médiatico-judiciaire de l’affaire Grégory. (1/2)
Depuis 25 ans, sans relâche, le père de Grégory mène discrètement des investigations qui ont permis de relancer la procédure.
Depuis l’assassinat de Grégory, il y a plus de trente ans, Christine et Jean-Marie Villemin tentent de se reconstruire.
Le logiciel Anacrim a permis de dessiner la piste d’un complot de famille ayant précédé la mort de Grégory Villemin.
C’est notamment grâce à ce logiciel, qui a mis en relation les éléments de l’affaire Grégory, que l’enquête a été relancée.
De 1987 à 1990, il a repris l’enquête. « Les Jours » ont pu consulter les carnets de Maurice Simon, hanté par l’affaire.
Jean-Michel Lambert a été retrouvé mort mardi soir. C’est lui qui, il y a 32 ans, avait négligé la piste Bernard Laroche.
La belle-sœur de Bernard Laroche l’avait impliqué, avant de se rétracter. Ce jeudi, elle a été mise en examen pour enlèvement.
Accusée d’infanticide et devenue « la femme la plus haïe de France », la mère de Grégory obtient finalement un non-lieu en 1993.
Presse, police, juge, voisins : en 1984, tous ont voulu faire de Christine Villemin la meurtrière de son fils Grégory.
Le grand-oncle et la grand-tante ont été mis en examen vendredi. Flashback le 16 octobre 1984, jour de l’assassinat.