La garde à vue de ce témoin-clé de l’affaire a couru sur plus de trente-trois ans. Elle vient d’être annulée par la cour d’appel de Paris.
Son rôle dans la série.
Né le 30 septembre 1958 à Aumontzey dans les Vosges, Jean-Marie Villemin est le troisième fils d’Albert et de Monique. À 16 ans, sans diplôme, il entre comme ouvrier à l’usine Autocoussin de La Chapelle-devant-Bruyères, qui fabrique des sièges et des pièces de voiture. Quelques mois plus tard, le voici embauché dans les filatures d’Aumontzey où travaillent déjà son père et ses frères. Comme eux, il adhère à la CGT en mars 1975. Mais il se fait licencier à la suite d’une grève et retourne chez Autocoussin. Il rencontre Christine en 1976 lors d’une promenade, part effectuer son service militaire à Charleville-Mézières, en revient avec un sens aigu des responsabilités puis se marie. En septembre 1978, son employeur l’affecte à un poste très prisé, au laboratoire, puis le nomme contremaître au mérite en février 1981. Jean-Marie et Christine, qui ont eu petit garçon, Grégory, le 24 août 1980, emménagent en juin 1981 dans un pavillon coquet qu’ils ont fait construire sur les hauteurs de Lépanges-sur-Vologne. Sa position sociale suscite des jalousies. À 4 ans et deux mois, Grégory est retrouvé ligoté et noyé dans la Vologne. Le 29 mars 1985, Jean-Marie Villemin tue d’un coup de fusil son beau-frère Bernard Laroche, persuadé qu’il est l’assassin. Il sera condamné en 1993 à cinq ans de prison, dont un avec sursis. Une peine déjà effectué en préventive les années qui ont suivi le meurtre de Laroche. Depuis sa libération, il n’a eu de cesse de chercher la vérité sur l’assassinat de son fils.
Par Patricia Tourancheau
La garde à vue de ce témoin-clé de l’affaire a couru sur plus de trente-trois ans. Elle vient d’être annulée par la cour d’appel de Paris.
Pour le premier enquêteur de l’affaire Grégory, il n’y a pas d’énigme : avant d’être écarté, il suivait la bonne piste.
Pendant trente ans, les Jacob n’avaient jamais été inquiétés. C’est par leur arrestation que l’affaire Grégory a rebondi.
L’affaire Grégory et son traitement médiatique hantent encore la journaliste Laurence Lacour, raconte-t-elle aux « Jours ». (2/2)
Pour « Les Jours », l’ex-reporter sort de son silence et revient sur le fiasco médiatico-judiciaire de l’affaire Grégory. (1/2)
Depuis 25 ans, sans relâche, le père de Grégory mène discrètement des investigations qui ont permis de relancer la procédure.
Depuis l’assassinat de Grégory, il y a plus de trente ans, Christine et Jean-Marie Villemin tentent de se reconstruire.
Le logiciel Anacrim a permis de dessiner la piste d’un complot de famille ayant précédé la mort de Grégory Villemin.
C’est notamment grâce à ce logiciel, qui a mis en relation les éléments de l’affaire Grégory, que l’enquête a été relancée.
De 1987 à 1990, il a repris l’enquête. « Les Jours » ont pu consulter les carnets de Maurice Simon, hanté par l’affaire.
Jean-Michel Lambert a été retrouvé mort mardi soir. C’est lui qui, il y a 32 ans, avait négligé la piste Bernard Laroche.
La belle-sœur de Bernard Laroche l’avait impliqué, avant de se rétracter. Ce jeudi, elle a été mise en examen pour enlèvement.
Accusée d’infanticide et devenue « la femme la plus haïe de France », la mère de Grégory obtient finalement un non-lieu en 1993.
Presse, police, juge, voisins : en 1984, tous ont voulu faire de Christine Villemin la meurtrière de son fils Grégory.
Le grand-oncle et la grand-tante ont été mis en examen vendredi. Flashback le 16 octobre 1984, jour de l’assassinat.