Pour résister à l’austérité allemande, l’économiste rallié à Benoît Hamon défend l’idée d’un Parlement de la zone euro.
Son rôle dans la série.
Derrière sa tête d’éternel jeune homme, Thomas Piketty, 45 ans, est l’un des économistes français les plus connus. Il le doit au succès de son ouvrage, Le Capital au XXIe siècle (Le Seuil, 2013), traduit depuis en quarante langues et vendu à au moins deux millions d’exemplaires. Son sujet : les inégalités économiques et sociales dans les pays développés depuis le XVIIIe siècle. Élevé par des parents soixante-huitards (militants à Lutte ouvrière partis en 1974 s’installer dans l’Aude pour élever des chèvres), il en garde un engagement à gauche, notamment pour le parti socialiste. Il a été l’un des conseillers de Ségolène Royal pendant la campagne de 2007 et travaille pour Benoît Hamon depuis la victoire de ce dernier à la primaire, au même titre que sa femme, l’économiste Julia Cagé. Mais cette proximité avec le PS ne l’empêche pas de garder son indépendance d’esprit. Après avoir appelé à voter Hollande en 2012, il a ainsi refusé que ce dernier lui donne la Légion d’honneur, entre autres parce que le président socialiste avait enterré sa promesse d’une profonde réforme fiscale.
Son rôle dans la série.
C’est ainsi que Time l’a baptisé. Avec Le Capital au XXIe siècle, volumineux essai sur les inégalités et la redistribution des richesses, paru au Seuil, en 2013, l’économiste Thomas Piketty s’impose sur la scène internationale. Son livre, basé sur quinze ans de recherches, fait un tabac outre-Atlantique et se vend à plus de deux millions exemplaires. À l’étranger, Thomas Piketty enchaîne conférences et interviews. En France, le chercheur, par ailleurs directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’École économique de Paris, intervient régulièrement dans le débat public. En 2012, il avait co-écrit un petit livre, vendu à 75 000 exemplaires, Pour une révolution fiscale, où il proposait de fusionner la CSG et l’impôt sur le revenu. Il avait également publié une tribune de soutien à François Hollande, espérant le voir mettre en œuvre une ambitieuse réforme fiscale. Il n’a cessé, depuis, de prendre ses distances avec la politique menée. En 2002, à 31 ans, il avait obtenu le prix du meilleur jeune économiste, mais en 2015, il refuse la Légion d’honneur proposée par le gouvernement français : « Je ne pense pas que ce soit le rôle d’un gouvernement de décider qui est honorable. » Il est par ailleurs marié à l’économiste Julia Cagé. Il est l’un des onze signataires pour un appel à une primaire des gauches et des écologistes.
Par Charlotte Rotman
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