Dans un mail incendiaire, le député dénonce l’« enquête externe » que le parti comptait, et compte toujours, lancer. Et il charge Marine Tondelier.
Son rôle dans la série.
Julien Bayou a 43 ans. Il s’est fait connaître au sein du collectif Jeudi noir avec lequel il luttait contre les loyers trop chers. Rapidement engagé en politique, il a été conseiller régional d’Île-de-France pendant douze ans, puis élu député de la cinquième circonscription de Paris en 2022. Au sein d’EELV, il a été porte-parole du parti de 2013 à 2019, année où il a été désigné secrétaire national. Cette figure médiatique a quitté ses fonctions à la tête du parti lorsque les premières accusations de son ex-compagne, Anaïs Leleux, sont sorties dans les médias, à l’automne 2022. En février 2023, EELV clôt son enquête interne sans entendre aucune des parties impliquées. Julien Bayou, lui, reprend ses fonctions parlementaires. En mars 2024, il est visé par une plainte pour « harcèlement moral » et « abus de faiblesse » déposée contre lui par son ex-compagne.
Par Pierre Bafoil
Son rôle dans la série.
Il y a un marteau (disons Yannick Jadot), il y a une enclume (disons Jean-Luc Mélenchon) et, au milieu, il y a Julien Bayou. Le marteau Jadot tape sur l’enclume Mélenchon en se disant favorable à une coalition mais qui ne « marchera pas » derrière l’Insoumis, pendant que le secrétaire national d’Europe Écologie - Les Verts a lancé les négociations avec LFI au sortir d’une campagne présidentielle écolo à la hauteur de son résultat, celle d’un soufflé retombé avant même d’avoir gonflé : 4,63 % et 1,6 million de voix. Toujours sur l’aile gauche d’EELV, Bayou, qui a expérimenté une telle coalition aux régionales de 2021, semble un partisan plus fervent du rapprochement que Jadot, voyant dans le mouvement rien moins que « les négociations du siècle ».
[Mise à jour après les législatives] Sous l’égide de Julien Bayou, EELV a rejoint la Nupes, décrochant, au sein de la nouvelle alliance de gauche, 23 députés à l’Assemblée.
Par Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts
Son rôle dans la série.
Salarié d’ONG, Julien Bayou, 40 ans, s’est d’abord fait connaître dans les années 2000 par son militantisme tous azimuts pour des causes très diverses. Il a fondé Génération précaire (contre la condition des stagiaires) et Jeudi noir (pour dénoncer la crise du logement), a animé le mouvement Nuit debout, s’est porté partie civile dans l’affaire des emplois fictifs de la maire de Paris, a saisi le tribunal administratif pour attaquer la Société générale dans l’affaire Kerviel… Il est engagé depuis 2010 chez EELV, dont il est devenu le secrétaire national en 2019. Il incarne une ligne de gauche (il a convaincu Benoît Hamon de le soutenir pour l’élection régionale), tandis que Yannick Jadot milite pour des alliances au centre.
Une mesure forte s’il est président de région : un « green new deal » pour créer jusqu’à 200 000 emplois dans l’environnement.
Dans un mail incendiaire, le député dénonce l’« enquête externe » que le parti comptait, et compte toujours, lancer. Et il charge Marine Tondelier.
Info « Les Jours ». Un élu francilien du parti a été mis en cause par deux militantes en 2020 et 2021. Mais une alerte au moins est restée lettre morte.
Après la plainte d’Anaïs Leleux, le député se retire de ses fonctions. La façon dont EELV gère les violences faites aux femmes est remise en cause.
Au lendemain de nos révélations sur la plainte déposée contre Julien Bayou par son ex-conjointe, le parti s’émeut mais les dirigeants se taisent.
Info « Les Jours ». Anaïs Leleux, militante féministe, accuse son ex-conjoint et ancien leader d’EELV de violences psychologiques. Interview exclusive.
Le « ni LFI, ni le RN » a vécu : la majorité fricote avec l’extrême droite. La bande-annonce du nouveau mandat d’Emmanuel Macron ?
Dimanche, au milieu des militants et des applaudissements, l’alliance de gauche a fêté son coude-à-coude avec la coalition présidentielle.
Après EELV et le PC, la Nouvelle union populaire écologique et sociale est finalement rejointe par le Parti socialiste. Y a plus qu’à.
Les négociations entre partis de gauche en vue des législatives sont en cours. Surprise (non) : c’est un vaudeville.
Replay. Peu d’électeurs ont voté mais ceux qui l’ont fait ont choisi des têtes connues. « Les Jours » ont détricoté résultats et discours.
Replay. Une participation très faible, la droite en tête, le RN déçu, LREM nulle part, la gauche bof… Revivez le premier tour des régionales.