Enfant, le petit Boris clamait haut et fort vouloir être
« le roi du monde ». Dès lors, tous les moyens furent bons. Mise en scène, excentricité, humour… et mensonge. Beaucoup de mensonges. Journaliste couvrant les affaires européennes (déjà), il fut renvoyé du
Times pour avoir inventé une citation. Auteur d’une rumeur de règlement européen sur les bananes « droites », il fit la joie des eurosceptiques. Des années plus tard, sa campagne pour le « Leave » multiplia les intox : le Royaume-Uni verserait 350 millions de livres par semaine à l’Union européenne (faux, c’est deux fois moins), 70 millions de Turcs pourraient déferler vers ses côtes quand Istanbul entrera dans l’Union (faux, les discussions ont été suspendues).
Auparavant, élu maire de Londres à deux reprises, il rêve de projets pharaoniques et plombe les comptes de la ville. Aux Affaires étrangères, il commet des gaffes en pagaille. Passé par les universités ultra-élitistes du Royaume (Oxford et Eton), Boris Johnson joue les bouffons de service et utilise toutes les ficelles pour sortir du lot. Mais au lendemain du Brexit, en juin 2016, il se défile devant le pouvoir. Laisse le sale boulot à Theresa May puis, de guerre lasse, arrive en dernier recours au 10 Downing Street. Son « coup » bafoue les fondements d’une grande démocratie parlementaire. Il peut aussi se retourner contre lui.
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