L’ex-colonel syrien a été condamné à la perpétuité pour crimes contre l’humanité. Un premier pas pour les victimes de Bachar Al-Assad.
Son rôle dans la série.
Ancien responsable de la section d’enquête de deux centres de détention des services de renseignement syriens, le colonel Anwar Raslan déserte en 2012 et trouve refuge en Allemagne. Arrêté par la police allemande le 12 février 2019, il est poursuivi pour crimes contre l’humanité, meurtres, viols et agressions sexuelles.
Dans la communauté syrienne en exil, son cas fait débat. Car si certains estiment que sa désertion et son implication par la suite dans l’opposition plaident en sa faveur, ses anciennes victimes, elles, témoigneront des exactions commises dans les prisons où il exerçait de hautes fonctions. Son procès doit débuter le 23 avril 2020 à Coblence, en Allemagne.
Par Lena Bjurström
L’ex-colonel syrien a été condamné à la perpétuité pour crimes contre l’humanité. Un premier pas pour les victimes de Bachar Al-Assad.
Que sont-ils devenus ? Entamé depuis plus d’un an et demi, le procès du Syrien accusé de crimes contre l’humanité arrive à son terme.
En dix épisodes haletants, Brice Andlauer a mené l’enquête sur l’enquête de Lena Bjurström. Découvrez ici les deux premiers.
L’ex-sergent syrien Eyad Al-Gharib écope de quatre ans et demi de prison. Un verdict qui reconnaît la nature criminelle du régime.
Que sont-ils devenus ? Le procès d’Anwar Raslan met en lumière le recours systématique aux violences sexuelles par le régime de Damas.
Au procès du colonel Anwar Raslan, les témoignages des survivants et déserteurs mettent au jour la mécanique meurtrière du régime Assad.
Le frère et le neveu d’Obeida Dabbagh sont morts aux mains du régime Assad. Depuis, il se bat pour que leurs bourreaux soient jugés.
Eyad Al-Gharib est jugé pour complicité de crimes contre l’humanité. L’ancien sergent, déserteur, dit n’avoir pas eu le choix.
Éternels activistes, les avocats Anwar Al-Bunni et Mazen Darwish montent désormais des dossiers judiciaires, comme celui d’Anwar Raslan.
Une ONG archive depuis 2012 la machine de répression syrienne. Un trésor inestimable, notamment lors du procès d’Anwar Aslan.
Nuran Al-Ghamian a été détenue au centre d’Al-Khatthib à Damas, où officiait Anwar Raslan. Elle y a survécu mais en suffoque encore.
Pour la première fois depuis le début de son procès, l’ancien colonel syrien a pris la parole par la voix de ses avocats. Il nie tout.
À l’origine de l’arrestation d’Anwar Raslan, il y a le dossier César : 28 000 photos de corps de détenus torturés par le régime Assad.
Depuis le 23 avril, le colonel syrien est jugé pour crimes contre l’humanité en Allemagne. Un symbole pour les rescapés des geôles d’Assad.
C’est grâce à la coopération des justices européennes qu’Anwar Raslan est jugé à partir de ce jeudi pour crimes contre l’humanité.
Pour beaucoup d’exilés syriens, ce n’est pas par conviction qu’Anwar Raslan a fui le régime Assad, dont il était un rouage essentiel.
Selon un ex-détenu syrien, Anwar Raslan, poursuivi pour crimes contre l’humanité, n’est pas le tortionnaire que l’on croit.