François Vérove pourrait avoir été impliqué dans les meurtres non résolus de deux petites filles en 1987. La juge Nathalie Turquey enquête.
Son rôle dans la série.
Après plus de trois décennies à l’instruction à Beauvais, Bobigny puis à Paris, Nathalie Turquey a été affectée au pôle « cold cases » de Nanterre dès sa création en 2022, dans la foulée de son coup d’éclat dans l’affaire du Grêlé. C’est son intuition et sa méthode, et l’audace de briser le tabou de la recherche d’un gendarme ordinaire, qui a permis de démasquer François Vérove, trente-cinq ans après ses crimes.
Auparavant, cette magistrate qui fuit la notoriété et la presse n’avait jamais fait parler d’elle, si ce n’est en 2003 à l’occasion du féminicide de l’actrice Marie Trintignant par le chanteur Bertrand Cantat. C’est de son déplacement en Lituanie à l’époque que remonte sa dernière photo de presse et les seules images de télévision où elle figure.
C’est également elle qui a piloté le délicat dossier d’enquête contre le Britannique Ian Bailey dans l’affaire de l’assassinat de Sophie Toscan du Plantier, tuée en 1996 en Irlande. La juge a provoqué l’organisation d’un procès par défaut, aboutissant à une condamnation de Bailey, pierre dans le jardin irlandais où cette piste a été ignorée.
Son rôle dans la série.
Sortie de l’École nationale de la magistrature en 1994, cette juge d’instruction discrète et efficace fit ses classes au tribunal de Beauvais avant d’exercer à Bobigny puis à Paris en février 2003. Six mois plus tard, à l’été 2003, Nathalie Turquey s’illustre en allant à Vilnius en Lituanie interroger Bertrand Cantat, qui a roué de coups mortels Marie Trintignant. La juge se laisse alors filmer et photographier aux côtés d’officiers de la brigade criminelle, mais ce sera la dernière fois. Réputée bosseuse, « pointilleuse et intransigeante » selon un enquêteur, très à cheval sur ses prérogatives, elle tient serré les officiers qui travaillent sur ses commissions rogatoires, exige des comptes en permanence mais sait agir dans l’urgence pour les aider et les soutient à 100 %. En revanche, la secrète qui n’apprécie guère les journalistes ne tolère aucune fuite de la part de ses enquêteurs et sait les rappeler à l’ordre lorsque des indiscrétions se produisent. Ses dossiers sont verrouillés. Elle se méfie également de certains avocats qu’elle côtoie par obligation mais « avec froideur ». La juge Turquey se montre plus diplomate et volontariste avec les parties civiles, les victimes, qu’elle reçoit chaque année. Pour la famille de Sophie Toscan du Plantier, tuée en 1996 en Irlande, elle a persévéré dans son instruction de fond et n’a pas hésité à renvoyer devant la cour d’assises, vingt ans plus tard, l’étrange journaliste Ian Bailey. Ainsi, dès sa première rencontre avec le frère de Cécile Bloch, la neuvième juge d’instruction à avoir récupéré – fin 2014 – les dossiers imputés au tueur en série surnommé « le Grêlé », lui a-t-elle promis « d’aller jusqu’au bout ». Et elle a tenu parole. Technicienne hors pair doublée d’une clairvoyance rare, elle a repris de zéro toutes les affaires, elle a fait réentendre témoins et victimes, exigé des synthèses sur chacune des pistes, relancé de nouvelles investigations, puis a orienté ses recherches sur un gendarme en poste à Paris dans les années 1980. Jusqu’à aboutir à l’identification de François Vérove, recherché depuis 1986.
François Vérove pourrait avoir été impliqué dans les meurtres non résolus de deux petites filles en 1987. La juge Nathalie Turquey enquête.
Les succès d’élucidation du pôle de Nanterre, créé il y a deux ans, révèlent les défaillances du passé. Et le manque de moyens d’aujourd’hui.
Grâce à une nouvelle expertise génétique, un suspect a été arrêté quinze ans après un meurtre. Un succès du pôle « cold cases » qui en appelle d’autres.
Introuvable depuis 2003, elle était inhumée dans un cimetière voisin. Une faute ahurissante enfin rectifiée par le pôle « cold cases ».
Après trente-six ans d’enquêtes ratées, les juges de Nanterre héritent de quatre crimes non résolus aux modes opératoires très proches.
Les tribunaux continuent à détruire les scellés dans les affaires de crimes irrésolus. Le pôle « cold cases » doit remédier à ce scandale.
La première mise en examen du pôle de Nanterre tente de rattraper les dysfonctionnements de la justice, notamment du fichage génétique.
François Vérove ? Un gendarme discret, dit son livret militaire. Puis un policier volontaire. Restent plusieurs épisodes mystérieux…