Après trois semaines de dérobades, beaucoup de questions restent sans réponses. Bilan avant l’interrogatoire de Nicolas Sarkozy ce mardi.
Son rôle dans la série.
De rares photos (volées), aucune interview. Le juge Tournaire pratique la plus grande discrétion médiatique, comme les deux autres juges chargées de l’enquête, Aude Buresi et Stéphanie Tacheau. Passé par la Corse et Marseille, ville dont il est originaire, Serge Tournaire s’est frotté au grand banditisme. En 2009, il est nommé juge d’instruction au pôle financier, où il se taille une réputation d’inflexible. Il a instruit ou instruit encore nombre d’affaires impliquant des délinquants en col blanc : Bernard Tapie dans l’affaire du Crédit lyonnais, Nicolas Sarkozy dans celles des financements libyens de sa campagne de 2007 et des fausses factures de Bygmalion en 2012, ou encore Serge Dassault, soupçonné d’avoir acheté des voix dans son fief de Corbeil-Essonnes… Depuis l’été dernier, Serge Tournaire a quitté le tribunal de Paris pour celui de Nanterre. Le statut de la magistrature interdit d’occuper le même poste plus de dix ans. Ne voulant pas abandonner l’instruction, il a changé de juridiction. Les avocats lui reprochent de n’écouter personne. Celui de Penelope Fillon, Pierre Cornut-Gentille, dénonce, auprès des Jours, « une instruction totalement à charge ».
Par Aurore Gorius
Son rôle dans la série.
De rares photos (volées), aucune interview. Le juge Tournaire pratique la plus grande discrétion médiatique. Passé par la Corse et Marseille, ville dont il est originaire, Serge Tournaire s’est frotté au grand banditisme. En 2009, il est nommé juge d’instruction au pôle financier, où il se taille une réputation d’inflexible. Il a instruit nombre d’affaires impliquant des délinquants en col blanc, comme Bernard Tapie dans l’affaire du Crédit lyonnais ou François Fillon dans l’affaire des emplois fictifs de sa femme Penelope. Il instruit aussi celle des financements libyens de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Dans l’affaire Bygmalion, il fut le seul des trois magistrats instructeurs chargés de l’affaire à souhaiter la mise en examen de Nicolas Sarkozy.
Après trois semaines de dérobades, beaucoup de questions restent sans réponses. Bilan avant l’interrogatoire de Nicolas Sarkozy ce mardi.
Entendu comme témoin, il ne savait rien en 2012, a beaucoup souffert ensuite et se demande désormais à qui a profité le délit…
Il avait avoué, il n’a pas recommencé. L’ex-directeur de campagne adjoint ne reconnaît plus qu’un bidouillage des comptes a posteriori.
L’organisateur des meetings de Sarkozy s’est défini comme une « courroie de transmission ». Dans un système frauduleux connu de tous.
L’ancien secrétaire général de l’UMP pouvait-il vraiment ne rien savoir des dépenses de campagne ? Malgré un non-lieu, le doute persiste.
Quinze jours après sa condamnation dans l’affaire des écoutes, Sarkozy comparaît à partir de ce mercredi pour ses comptes de campagne de 2012.
Cinq ans de prison dont deux ferme pour lui ; trois ans avec sursis pour son épouse. Condamnés à rendre plus d’un million, ils font appel.