Interrogé par le tribunal sur un emprunt de 50 000 euros qu’il n’a pas déclaré, l’ex-Premier ministre a plaidé l’« erreur honnête ».
Son rôle dans la série.
En assurant la com du candidat François Fillon pour la présidentielle 2017, Anne Méaux signait son retour en politique. Ancienne recrue du GUD, groupuscule d’extrême droite volontiers violent, elle a conseillé Alain Madelin, Gérard Longuet ou Hervé Novelli – eux aussi issus de cette mouvance – aux ministères de l’Industrie ou du Commerce. Elle avait auparavant travaillé sur la campagne de Valéry Giscard d’Estaing en 1981 puis à la com du groupe UDF de l’Assemblée nationale. Mais la patronne de l’agence Image 7, qu’elle a fondée en 1988, a surtout conseillé nombre de grands patrons, parmi lesquels François Pinault et son fils François-Henri, Martin Bouygues, Jean-Charles Naouri, PDG de Casino, ou, plus récemment, le patron du groupe Fiat Chrysler, John Elkann. Adepte des grandes opérations stratégiques, tel le rachat d’Arcelor par Lakshmi Mittal, elle affectionne aussi la com de crise, comme lors de l’affaire de la Société générale, où elle conseillait son PDG, Daniel Bouton. Pendant la campagne de François Fillon, Anne Méaux a expérimenté une com de crise… permanente.
Par Aurore Gorius
Son rôle dans la série.
À 62 ans, la dirigeante de l’agence Image 7 est la directrice de la communication de la campagne du candidat Fillon. Ancienne militante de groupuscules d’extrême droite (GUD, Occident), elle a conseillé plusieurs politiques (Alain Madelin, Rachida Dati…) et des grands patrons du CAC 40, dont son client historique, François Pinault. Elle possède de nombreux relais dans les rédactions. Elle a patiemment construit son image de candidat discret, honnête et droit. Sa mission désormais : extirper François Fillon du bourbier. Pas gagné.
Par Aurore Gorius
Interrogé par le tribunal sur un emprunt de 50 000 euros qu’il n’a pas déclaré, l’ex-Premier ministre a plaidé l’« erreur honnête ».
Un manoir sans boîte aux lettres, un circuit du courrier opaque… Le tribunal a cherché, et cherche encore, les traces d’un travail.
Il espérait l’Élysée mais, rattrapé par les présumés emplois fictifs de sa femme et son goût pour l’argent, il termine au tribunal.
Les communicants de François Fillon, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon racontent l’envers de cette présidentielle hors norme.
Dans une ambiance plombée, l’équipe de com de François Fillon a tenté de contrôler les images de l’échec jusqu’au bout.
Il ne réagit plus aux révélations, évite les médias… Le candidat semble totalement téléguidé par sa communicante Anne Méaux.
Le communicant, ancien du GUD, est empêtré dans les affaires. Mais sa vieille amie Marine Le Pen refuse de le lâcher.
Le communicant, qui a lâché François Hollande pour En marche, tente de justifier le ratissage électoral d’Emmanuel Macron.
Mensonges, mauvais « timing », cacophonie : François Fillon piétine les règles de base de la communication de crise.
L’ex-Premier ministre a planté sa com pendant la primaire. Un échec de plus pour son fidèle conseiller Stéphane Fouks.