Sorti ce mercredi, le premier numéro du nouveau magazine de Vincent Bolloré enfile les poncifs réacs et les signatures moisies. Et vice-versa.
Son rôle dans la série.
Quand on est l’un des hommes les plus riches du monde, que vaut une promesse faite à un vieil ami disparu ? 80 millions d’euros dans le cas de Bernard Arnault, à savoir l’argent qu’il a investi dans le groupe Lagardère pour respecter son engagement, paraît-il, fait à Jean-Luc de toujours veiller sur Arnaud. Après, l’amitié, c’est toujours mieux de la sécuriser : le patron de LVMH, 71 ans et domicilié dans l’ancien hôtel particulier de Bethy Lagardère (la belle-mère d’Arnaud, le monde est riquiqui), est en fait entré au capital de Lagardère Capital & Management (LCM), la holding personnelle d’Arnaud Lagardère, qui contrôle 7 % de son groupe. 7 % seulement, mais Arnaud est invirable, c’est le statut de société en commandite : invirable du moins s’il assume personnellement les dettes du groupe Lagardère. Bernard Arnault s’est du coup trouvé un ennemi: Vincent Bolloré, désormais actionnaire majoritaire du groupe Lagardère, mais qui est venu comme le pékin de base, en achetant des actions sur le marché et se retrouve sans réel pouvoir de décision. Il ne faut pas exclure que les deux grands fauves s’entendent in fine sur le dos du petit Arnaud : si Vincent Bolloré se verrait bien récupérer Europe 1, Bernard Arnault viserait quant à lui Le JDD et les boutiques d’aéroport.
Par Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts
Son rôle dans la série.
Froid et impitoyable en affaires, le propriétaire de LVMH et homme le plus riche de France (sa fortune est estimée à 77 milliards d’euros par Forbes) est depuis les années 1990 l’ennemi intime de François Pinault. Après le business, leur rivalité se fait sur le terrain de l’art. Depuis l’inauguration de la fondation Louis Vuitton en 2014, Bernard Arnault peut se targuer d’être devenu le « mécène » le plus important du pays. Le bâtiment où sont présentées les œuvres, construit au Jardin d’acclimatation, dans le bois de Boulogne à Paris, a coûté plus de 800 millions d’euros ; il a donc bénéficié de 500 millions d’euros d’économie d’impôt au titre de la loi sur le mécénat d’entreprise. À 70 ans, l’homme n’est pas du tout décidé à prendre sa retraite et continue à gérer directement son empire du luxe (Dior, Céline, Fendi, Bulgari…) tout en ayant placé ses enfants Delphine et Antoine à des postes de direction. Proche du couple présidentiel, il a ainsi accepté de financer les Instituts des vocations pour l’emploi, des écoles destinées aux adultes sans formation et sans emploi, soutenus par Brigitte Macron. Qui a fait savoir qu’elle comptait y enseigner.
Par Nicolas Cori
Son rôle dans la série.
L’homme le plus riche de France (suivant les années, il est devant ou derrière Liliane Bettencourt) est un « total freak » du monde des affaires. Glaçant et prédateur, il a fait fortune dans le luxe en rachetant à partir des années 1980 des entreprises en faillite qu’il a restructurées ou en évinçant les actionnaires historiques. LVMH, son empire, est contrôlé à travers un écheveau impossible à démêler de holdings passant par la Belgique et le Luxembourg. Soucieux à l’extrême de son image – en temps normal, il contrôle tout –, il s’est lamentablement vautré lors de l’affaire de sa demande de nationalité belge, en 2012. Demande que, sous la pression, il a dû retirer.
Par Nicolas Cori
Sorti ce mercredi, le premier numéro du nouveau magazine de Vincent Bolloré enfile les poncifs réacs et les signatures moisies. Et vice-versa.
Présidé par Laurence Ferrari et dirigé par Geoffroy Lejeune, l’hebdo de « la France fière » portera le combat idéologique de Vincent Bolloré.
Acculé par les dettes, il a cédé son groupe à Bolloré. Mis en examen pour abus de biens sociaux, Arnaud Lagardère a dû démissionner de son poste de PDG.
Émoi dans la milliardosphère française. Alors qu’il a mis au pas le mag racheté à Lagardère, Bolloré va le revendre au boss de LVMH. Mais pourquoi ?
Après le choc Bolloré, les anciens vont peser sur les États généraux de l’information. Élus de la SDJ, Juliette Demey et Bertrand Gréco s’expliquent.
Élue de la SDJ, Caroline Fontaine a été licenciée après vingt ans à « Paris Match ». Pour la première fois, elle raconte l’emprise de l’intérieur.
L’OPA de Vivendi a fini par être validée ce vendredi par la Commission européenne. L’épilogue d’un feuilleton sanglant.
Afin d’apaiser Bruxelles, l’actionnaire choisit de mettre en vente le magazine people pour conserver « Paris Match », déjà sous son emprise.
Une élue de la Société des journalistes qui défend l’indépendance du journal est en passe d’être virée. Du pur Bolloré.
Pour faire passer l’OPA sur Lagardère à Bruxelles, Vivendi entre en négociations exclusives avec le milliardaire pour 100 % de l’éditeur.
La Commission européenne lance une enquête approfondie concernant l’OPA sur Lagardère. Ses craintes portent sur l’édition… et la presse people.
Info « Les Jours ». Deux articles ont été trappés pour ne pas déplaire au futur patron. Et dire que l’OPA sur Lagardère est à peine lancée…
Mahé est réac ; Bellay, rugueux. Les rédactions sont pourtant soulagées d’échapper à un destin à la Europe 1. Mais Bolloré veille…
Le décrié directeur de « Paris Match » et du « JDD » est viré. Après Europe 1 dévorée par CNews, Bolloré s’attaque à la presse Lagardère.
Rachetant les parts d’Amber, Vivendi engloutit le groupe Lagardère donnant naissance à un ogre des médias. Qui est surpris ? Arnaud.
Deux salles, deux ambiances : l’AG qui a vu l’entrée de Vivendi et la manifestation à Europe 1 contre l’« emprise » de CNews. Récit croisé.
Le groupe familial devient une société anonyme classique, Arnaud perd sa protection… et le fauve Vincent Bolloré est lâché. Roâârr.
Trente-huit postes supprimés, le PDG d’Hachette Livre évincé : tout lien avec les ambitions d’un certain Bolloré n’est que pure coïncidence…
Promise à Bolloré, la rédaction tente de se mobiliser, tandis qu’un plan d’économies se prépare. Sale ambiance derrière les micros.
Info « Les Jours ». Découpé en petits bouts ou pas, son groupe va subir un plan d’économies drastique en 2021 : 100 millions d’euros.
« Le JDD » pour Arnault, Europe 1 pour Bolloré qui vise aussi l’international d’Hachette… Face au groupe, les appétits s’aiguisent.
Le tribunal rejette la demande de Bolloré et Amber de convoquer fissa une AG pour dessouder le patron du groupe. Mais l’OPA guette…
Grandes manœuvres chez Lagardère : Bolloré attaque, le Qatar se retourne, Arnault entre au capital… Ça tire à balles réelles.
Le red chef de « Valeurs actuelles » arrive bel et bien au service politique. Lagardère en aura-t-il fini un jour de couler son empire ?
L’avantage fiscal offert aux gentils donateurs disparaîtra-t-il ? « Les Jours » décodent les signaux contradictoires de l’exécutif.
Visites particulières, privatisations… Les généreux mécènes négocient dur avant de verser leur obole aux causes qu’ils défendent.
La collecte pour Notre-Dame l’a montré, PDG et milliardaires rivalisent pour dégainer leur chéquier. Mais pourquoi tant de bonté ?