Après dix mois d’audience, le verdict : perpétuité incompressible pour Abdeslam et des condamnations plus mesurées pour les autres accusés.
Son rôle dans la série.
Âgé de 65 ans, ce natif de Marseille aux quarante ans de carrière dans la magistrature s’est notamment fait connaître dans les années 2000, lorsqu’il était juge d’instruction à Paris. Il a alors signé les ordonnances de renvoi en correctionnelle de plusieurs proches de Jacques Chirac à la mairie de Paris, notamment son successeur Jean Tiberi et l’épouse de ce dernier, Xavière. Ces deux dossiers que de nombreux juges s’étaient avant lui transmis sans conclure ont abouti à des condamnations. Jean-Louis Périès, personnage calme et pince-sans-rire à la fine silhouette de marathonien et qui a gardé une pointe d’accent du Midi, est issue d’une famille de professionnels de la justice. Son grand-père était greffier et son père, juge d’instruction, a instruit le dossier visant Gaston Dominici, déclaré coupable d’un triple meurtre commis en 1954 en Provence. Jean-Louis Périès a participé, après les affaires parisiennes, à la création du pôle d’instruction spécialisé dans la criminalité organisée. Comme président de cour d’assises, il a notamment jugé en 2019 l’affaire très sensible d’une attaque de policiers à Viry-Chatillon, dans l’Essonne, en 2016. La cour qu’il présidait a alors prononcé cinq acquittements.
Après dix mois d’audience, le verdict : perpétuité incompressible pour Abdeslam et des condamnations plus mesurées pour les autres accusés.
Ce vendredi, les avocats de Salah Abdeslam ont tenté de montrer qu’il avait évolué tout au long du procès. Verdict le 29 juin.
Mères, frères, proches… Ils ne sont pas assez impliqués pour être jugés par la cour d’assises spéciale, trop pour ne pas l’être du tout.
Participant zélé au 13 Novembre et à ses préparatifs, il a, dans une de ses rares réponses, assuré avoir désactivé son gilet explosif.
Pour son premier interrogatoire, il a plaidé qu’il n’avait pas de sang sur les mains, sans renier son soutien à l’État islamique.
Parents, frères et sœurs des kamikazes doivent composer entre la culpabilité, le deuil et la suspicion, parfois justifiée, de la cour.
Au fil du procès du 13 Novembre apparaissent les loupés de la police belge, qui a croisé la route de plusieurs des terroristes.
Entendu comme témoin, François Hollande s’est employé à contester toutes les accusations de « failles » de l’action de l’État.
Pour surmonter le traumatisme, beaucoup de rescapés du 13 Novembre ont eu besoin d’aide, de la psychiatrie traditionnelle à l’EMDR.
Les rescapés et proches de victimes du 13 Novembre continuent de se reconstruire peu à peu. À la barre, ils racontent leur vie d’après.
À partir de ce mardi et pendant cinq semaines, plus de 300 victimes vont prendre la parole au tribunal. Et raconter leur vendredi 13.
Certains avocats de victimes accusent la police et le renseignement de n’avoir pas su prévenir l’attentat du 13 Novembre.
Les avocats des vingt accusés du 13 Novembre font parfois face à l’incompréhension. La défense est pourtant un droit et une nécessité.