Dans l’affaire Bygmalion, l’ex-chef de l’État écope d’un an de prison ferme, comme dans le dossier Bismuth. Il va de nouveau faire appel.
Son rôle dans la série.
Il fut au cœur des rivalités entre les ténors de la droite. Proche de longue date de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux était son directeur de cabinet à l’UMP lorsqu’il a été nommé directeur adjoint de la campagne, chargé des meetings, du candidat Sarkozy en 2012. Accusé d’avoir mis sur pied le système de fausses factures au profit de Bygmalion, l’agence de com de son ami Bastien Millot, il est le premier à reconnaître un « dérapage » des dépenses. C’était en direct sur BFMTV, en mai 2014, la larme à l’œil. À l’époque, il assure que ni Jean-François Copé ni Nicolas Sarkozy n’étaient au courant. Mais concernant ce dernier, il change de version dans une interview à L’Obs en octobre 2015 : « Toute la hiérarchie, de haut en bas, a bafoué les règles de façon calculée et admise pour gagner à tout prix », affirme-t-il. Sa parole au procès est très attendue. Il y comparaît pour « usage de faux », « recel d’abus de confiance », « complicité d’escroquerie » et « complicité de financement illégal de campagne électorale ».
Dans l’affaire Bygmalion, l’ex-chef de l’État écope d’un an de prison ferme, comme dans le dossier Bismuth. Il va de nouveau faire appel.
L’avocate de Sarkozy charge son équipe, qui charge Bygmalion, qui charge… Personne n’assume la fraude. Encore. Décision le 30 septembre.
Un an de prison dont six mois ferme ont été requis contre l’ancien Président, dont le parquet a dénoncé la « totale désinvolture ».
Après trois semaines de dérobades, beaucoup de questions restent sans réponses. Bilan avant l’interrogatoire de Nicolas Sarkozy ce mardi.
Entendu comme témoin, il ne savait rien en 2012, a beaucoup souffert ensuite et se demande désormais à qui a profité le délit…
Le directeur de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 s’occupait de tout mais assure n’avoir jamais rien su de la double facturation.
Il avait avoué, il n’a pas recommencé. L’ex-directeur de campagne adjoint ne reconnaît plus qu’un bidouillage des comptes a posteriori.
Au tribunal, trois anciens cadres du parti ont joué la même partition : celle de responsables qui ne sont responsables de rien.
Le fondateur de Bygmalion a subi les questions du tribunal sans convaincre qu’il ne savait rien de la carambouille électorale de 2012.
L’organisateur des meetings de Sarkozy s’est défini comme une « courroie de transmission ». Dans un système frauduleux connu de tous.
L’ancien secrétaire général de l’UMP pouvait-il vraiment ne rien savoir des dépenses de campagne ? Malgré un non-lieu, le doute persiste.