Dans l’affaire Bygmalion, l’ex-chef de l’État écope d’un an de prison ferme, comme dans le dossier Bismuth. Il va de nouveau faire appel.
Son rôle dans la série.
Son nom est devenu célèbre mais l’agence cofondée en 2008 par Bastien Millot et Guy Alves a été liquidée en juillet 2014, quelques mois après les premières révélations de presse. Au plus fort de son activité, Bygmalion a compté plus d’une cinquantaine de salariés. L’agence avait notamment signé des contrats avec France Télévisions, sous la présidence de Patrick de Carolis et Rémy Pflimlin, pour lesquels Bastien Millot a été condamné. Pendant la campagne parisienne des municipales, des membres de Bygmalion conseillaient la candidate UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, quand Bastien Millot conseillait officieusement la candidate socialiste, Anne Hidalgo. Event & Cie, filiale de Bygmalion chargée de l’événementiel, également liquidée, est citée à l’audience par Les Républicains pour « faux et usage de faux » et « recel d’abus de confiance ».
Dans l’affaire Bygmalion, l’ex-chef de l’État écope d’un an de prison ferme, comme dans le dossier Bismuth. Il va de nouveau faire appel.
L’avocate de Sarkozy charge son équipe, qui charge Bygmalion, qui charge… Personne n’assume la fraude. Encore. Décision le 30 septembre.
Un an de prison dont six mois ferme ont été requis contre l’ancien Président, dont le parquet a dénoncé la « totale désinvolture ».
S’il concède une « responsabilité politique », l’ancien Président rejette la faute sur l’UMP de Jean-François Copé et les prestataires.
Après trois semaines de dérobades, beaucoup de questions restent sans réponses. Bilan avant l’interrogatoire de Nicolas Sarkozy ce mardi.
Entendu comme témoin, il ne savait rien en 2012, a beaucoup souffert ensuite et se demande désormais à qui a profité le délit…
Le directeur de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 s’occupait de tout mais assure n’avoir jamais rien su de la double facturation.
Il avait avoué, il n’a pas recommencé. L’ex-directeur de campagne adjoint ne reconnaît plus qu’un bidouillage des comptes a posteriori.
Au tribunal, trois anciens cadres du parti ont joué la même partition : celle de responsables qui ne sont responsables de rien.
Le fondateur de Bygmalion a subi les questions du tribunal sans convaincre qu’il ne savait rien de la carambouille électorale de 2012.
L’organisateur des meetings de Sarkozy s’est défini comme une « courroie de transmission ». Dans un système frauduleux connu de tous.
L’ancien secrétaire général de l’UMP pouvait-il vraiment ne rien savoir des dépenses de campagne ? Malgré un non-lieu, le doute persiste.
L’affaire Bygmalion, dont le procès reprend le 20 mai, s’inscrit dans une longue tradition de campagnes régies par de l’argent occulte.