Le 18 juillet 2018, « Le Monde » révélait les turpitudes du chargé de mission de l’Élysée. Retour sur un an de scandales.
Son rôle dans la série.
Gérard Collomb savait qu’Alexandre Benalla avait commis des actes de violence le 1er mai en se faisant passer pour un policier, et qu’il a été filmé. Il a transmis l’information à l’Élysée, puis s’en est lavé les mains. Il a fallu attendre la révélation de l’affaire pour que ses services saisissent l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Depuis, Collomb regarde passer les trains : « J’en découvre chaque jour », a ainsi déclaré celui qu’on appelle traditionnellement « le premier flic de France ». Disons le deuxième… Passé très tôt du Parti socialiste, où tout le monde l’avait oublié, à En marche, Gérard Collomb, 71 ans, dont bientôt quarante de politique, est devenu ministre pour la première fois grâce à Emmanuel Macron. Et il adore ça. Depuis, celui qui fut surtout le maire de Lyon, mais également sénateur et député, mène une politique très à droite envers les mouvements sociaux, les réfugiés et tout ce qui passe près de lui.
Son rôle dans la série.
Gérard Collomb, à Lyon, c’est un peu comme Guignol ou les gratons. On grandit avec, pensant qu’ils sont dans le décor depuis toujours. Gérard Collomb, dit « Gégé », a fait son entrée au conseil municipal de Lyon en l’an 1977, à l’âge de 30 ans. L’agrégé de lettres classiques porte alors la moustache et l’étiquette socialiste. Entre 1981 et 1988, il est député du Rhône. Puis, sénateur, de 1999 à 2017, même si on cherche encore des traces de son passage au palais du Luxembourg. En 2001, il est élu à la surprise générale maire de Lyon et président de l’agglomération, grâce au soutien de feu Raymond Barre. Le premier de trois mandats et le début de seize années de règne, sans partage. À l’été 2016, il sera l’un des premiers soutiens du même pas encore candidat Emmanuel Macron. Le jour de l’investiture du Président, il verse une larme d’émotion et est propulsé ministre de l’Intérieur. Dix-sept mois plus tard, en octobre 2018, démission fracassante et retour sur ses terres lyonnaises. À 71 ans, le baron a encore une faim de Lyon. Déjà en campagne pour 2020, il s’apprête à livrer une ultime bataille au royaume des Gaules. Près d’un demi-siècle après son entrée à l’hôtel de ville.
Par Mathieu Martinière/We Report
Le 18 juillet 2018, « Le Monde » révélait les turpitudes du chargé de mission de l’Élysée. Retour sur un an de scandales.
Ministre, il avait confié la métropole lyonnaise au fidèle Kimelfeld. Qui refuse de la rendre et la garderait même bien en 2020.
Populaire, audacieuse, de gauche… La ville prend un malin plaisir à se différencier de sa voisine. Et surtout de Gérard Collomb.
Bâtisseur du quartier emblématique des grands travaux de Collomb, Jean-Christophe Larose a été condamné pour abus de biens sociaux.
Il se targue d’avoir prophétisé la colère mais oublie qu’à Lyon, les gilets jaunes sont aussi victimes de sa politique.
À Lyon, Nathalie Perrin-Gilbert, maire du Ier arrondissement, prépare un assaut par la gauche contre Gérard Collomb.
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Lundi, Gérard Collomb a été élu maire de Lyon pour la quatrième fois, sans suspense. La reconquête a commencé.
« Gégé » is back. L’ancien ministre revient à Lyon récupérer le trône municipal. Mais en son absence, les appétits se sont aiguisés…
Ce mercredi, au menu de la commission d’enquête, il y avait un chef de cabinet, un général, un commissaire et des contradictions.
L’affaire Benalla illustre la faiblesse des contre-pouvoirs et le manque de transparence de la présidence sous la Ve République.
Date par date, tous les moments-clés du thriller politique et médiatique qui secoue la Macronie.
Devant les sénateurs, le chef d’En marche a annoncé le licenciement de Vincent Crase, compagnon de tabassage d’Alexandre Benalla.
Malgré ce que dit le Président, l’affaire de son ex-chargé de mission est loin d’être terminée : contradictions, flous et bullshits.
L’affaire Benalla révèle la proximité entre le chargé de mission et les fonctionnaires qui lui auraient remis les images du 1er mai.
Le dircab de l’Élysée « assume » la sanction de Benalla, le Président se dit « seul responsable »… La riposte est en marche.
Entendus par la commission d’enquête, le préfet de police de Paris comme le directeur de l’ordre public ont chargé leurs subordonnés.
Au cours de leur audition, Gérard Collomb et Michel Delpuech ont renvoyé la responsabilité de l’affaire Benalla à l’Élysée.
L’Élysée lance la contre-offensive : fuites de propos présidentiels dans la presse et éléments de langage plus ou moins maîtrisés.