Une association a réalisé ce que refuse de faire le pôle de Nanterre : une carte des 369 homicides non élucidés. Un total sûrement sous-estimé.
Son rôle dans la série.
Né à 1958 à Casablanca, président du syndicat étudiant de gauche Unef dans sa jeunesse, Didier Seban, plaideur posé à l’esprit méthodique, dirige un cabinet parisien de référence qui traite les contentieux des collectivités territoriales et réunit cent avocats et une trentaine d’employés. Le hasard l’a réuni à Corinne Herrmann, qui rejoint son cabinet en 2001. lls ont d’abord traité ensemble un emblématique dossier de crimes en série, celui dit des « disparus de l’Yonne », mettant en cause l’ancien chauffeur de car Émile Louis. Ils ont largement contribué à ce qu’il soit finalement confondu au début des années 2000 pour sept meurtres remontant aux années 1970. Le sujet des crimes anciens oubliés ou négligés est progressivement devenu une spécialité du duo, sollicités pour des dizaines de dossiers souvent rouverts au forceps avec une approche innovante. Corinne Herrmann, devenue avocate associée en 2010, a développé un rôle d’analyse et de proposition, loin de la passivité dévolue en France aux victimes. L’expérience du duo et ses succès, avec nombre d’auteurs retrouvés ou de dossiers résolus – comme le lien fait entre Michel Fourniret et la disparition d’Estelle Mouzin en 2003 – a conduit les législateurs à reprendre leurs principales préconisations pour le traitement des crimes en série. Le duo s’est séparé professionnellement en 2022.
Par Thierry Lévêque
Son rôle dans la série.
Il a prêté serment comme avocat et ouvert son cabinet quelques années seulement avant la mort d’Isabelle Mesnage, en 1986. À l’époque, il n’envisageait pas de passer des journées entières à éplucher des dossiers criminels vieux de plus de trente ans. Aujourd’hui, il représente une soixantaine de familles de victimes en attente de réponses sur ce qui est arrivé il y a des années à leurs proches. Avec sa collègue Corinne Herrmann, il se pose en spécialiste des « cold cases ». Tant et si bien que, lorsque la direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice commande un rapport sur la gestion des crimes complexes, elle fait appel à lui. Entre les fouilles dans les Ardennes pour retrouver le corps d’Estelle Mouzin, que Michel Fourniret avait affirmé avoir assassiné, et l’étude du dossier Rançon pour préparer le procès à venir, son année 2021 est déjà bien remplie.
Une association a réalisé ce que refuse de faire le pôle de Nanterre : une carte des 369 homicides non élucidés. Un total sûrement sous-estimé.
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Les ratés judiciaires sur le parcours criminel du couple seront au cœur du procès de Monique Olivier, le premier du pôle « cold cases », mardi.
Après trente-six ans d’enquêtes ratées, les juges de Nanterre héritent de quatre crimes non résolus aux modes opératoires très proches.
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Ex-enquêteur de terrain à la PJ, Raphaël Nedilko a résolu deux « cold cases ». Il fustige les lacunes de la police face aux crimes complexes.
Le pôle « cold cases » sonde le parcours criminel du violeur et meurtrier d’enfants Willy van Coppernolle pour élucider d‘anciennes affaires.
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Olivier Le Gall enquête, au sein d’un cabinet d’avocats, sur des crimes non résolus. Une première en France.
Le mystère Marion Wagon, une famille disparue en 1972… Les dossiers s’accumulent et le tribunal de Nanterre risque de manquer d’effectifs.
Le nouveau pôle « cold cases » pourrait hériter de l’affaire Danièle Bernard dont le meurtre, en 1989, a été négligé par la justice.
Des dizaines de familles de disparus demandent que soit disséqué son parcours. Un cas qui devrait atterrir au nouveau pôle « cold cases ».
Le nouveau pôle judiciaire dédié aux « serial killers » fait renaître l’espoir dans des centaines de « cold cases ».
L’homme a commis deux meurtres et a été condamné en première instance pour un troisième. Y en a-t-il d’autres ? Le trouble est là…
Près de 35 ans après le meurtre d’Isabelle Mesnage, le verdict est tombé. Malgré les interrogations qui entourent ce trop vieux cold case.
Le 3 juillet 1986, un corps de femme est découvert. Ce mardi, Jacques Rançon est dans le box des accusés. Il a failli ne jamais l’être.