Le « ni LFI, ni le RN » a vécu : la majorité fricote avec l’extrême droite. La bande-annonce du nouveau mandat d’Emmanuel Macron ?
Son rôle dans la série.
Après une troisième défaite à la présidentielle et quelques semaines de repos, Marine Le Pen est repartie en campagne. Députée sortante du Pas-de-Calais, elle se représente dans sa circonscription et se déplace partout en France pour soutenir les candidats du Rassemblement national. Mais sans espérer la victoire de son camp. Comme son père avant elle, elle préfère la vengeance (contre les zemmouristes) plutôt que l’union de l’extrême droite. Même sa nièce Marion Maréchal, partie chez Reconquête, n’a pas réussi à infléchir sa détermination. Résultat, malgré les 13 millions de voix qui se sont portées sur son nom le 24 avril, le Rassemblement national risque d’avoir peu d’élus au soir du second tour, et très certainement moins que la gauche, devenue la cible privilégiée de ses attaques.
[Mis à jour après les législatives] Le RN se retrouve finalement avec 89 députés, ce qui en fait le premier parti d’opposition à l’Assemblée.
Par Nicolas Cori
Son rôle dans la série.
En cinq ans, Marine Le Pen a réuni 500 000 électeurs supplémentaires pour s’établir dimanche 10 avril à 23,15 % des suffrages exprimés. L’écart avec Emmanuel Macron est un peu plus large qu’en 2017 mais d’une élection à l’autre, la cheffe de l’extrême droite, 53 ans, s’est singulièrement banalisée, cultivant le terrain, s’affichant clairement chattemite. Et bénéficiant, par contraste, de l’apparition d’un violent prurit, Éric Zemmour, dont les 7,07 % pourraient peser lourd. Bénéficiera-t-elle d’une abstention anti-Macron ? D’un vote « révolutionnaire » venu de la gauche contre l’actuel Président ? Le suspense est total. Finalement, au deuxième tour, elle perd (encore) l’élection avec 41,46 % des voix exprimées.
Son rôle dans la série.
À ne pas confondre avec… Jean-Marie Le Pen. Ah si, en fait.
Par Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts
Son rôle dans la série.
Présidente du Front national (devenu Rassemblement national) depuis janvier 2011, Marine Le Pen a refusé deux fois de répondre à la convocation des juges d’instruction. Elle est finalement entendue, sous le statut de témoin assisté, le 5 janvier 2016. Elle n’a jamais été mise en examen dans cette affaire, les juges d’instruction estimant qu’il était impossible de démontrer une quelconque implication de sa part. Marine Le Pen estime que les ennuis judiciaires du Front national témoignent d’un « acharnement politique ».
Par Camille Polloni
Son rôle dans la série.
La présidente du Front national a beaucoup utilisé la com pour tenter de dédiaboliser son parti et normaliser son image. Elle doit en plus pour cette présidentielle gérer la com sur des affaires judiciaires qui se multiplient.
Par Aurore Gorius
Son rôle dans la série.
Le Front national a conservé le même nom et prône toujours la préférence nationale. Mais il aurait changé. Cela tient en un mot fantoche : « dédiabolisation ». Marine Le Pen, fille de, qui a pris le contrôle du parti en 2011, a bien opéré un changement : l’obsession de l’islam a remplacé l’antisémitisme dans la doxa frontiste. Et, à l’inverse de son père, elle souhaite vraiment accéder au pouvoir.
Par Antoine Guiral
Le « ni LFI, ni le RN » a vécu : la majorité fricote avec l’extrême droite. La bande-annonce du nouveau mandat d’Emmanuel Macron ?
Jamais le Rassemblement national n’avait compté autant de députés : 89. Le front républicain a vécu, abattu par un Macron aux abois.
Désormais très présent à l’Assemblée, le parti d’extrême droite va devoir se professionnaliser, selon le politologue Jean-Yves Camus.
Pas de rêve de Matignon, pas de poids lourds, pas d’objectif chiffré de députés… Le RN en a-t-il quelque chose à faire des législatives ?
Un Président réélu malgré lui, une extrême droite au plus haut, une gauche qui tente de s’unir : et maintenant, les législatives…
Replay. Le barrage a eu lieu : Emmanuel Macron est réélu avec 58,54 % des voix. Marine Le Pen, elle, affiche un score inédit.
Climat, Covid, logement… « Les Jours » mettent en lumière les sujets importants zappés par les candidats.
Négligé par les candidats, le monde agricole, dont le vote s’est déplacé de Valérie Pécresse à Emmanuel Macron, a des revendications.
Jouant sur la peur des musulmans, le candidat d’extrême droite a capté une part significative des électeurs de confession juive. Une première.
L’un sentencieux et techno, l’autre toujours aussi laborieuse et dangereuse, le tout enrobé d’une courtoisie factice : le débat en replay.
Depuis le fiasco du débat de 2017, elle a passé un vernis de sérieux sur son programme… qui cache mal sa xénophobie et ses calculs bancals.
Vote blanc, Macron ou avec ses pieds ? Les militants sont divisés en trois tiers. Les simples électeurs, eux, ont aussi l’option Le Pen…
Pour le politiste Frédéric Sawicki, le PS et LR pâtissent du quinquennat qui personnalise le pouvoir et de leur convergence idéologique.
Insoumis déçus, militant LR sonné, lepéniste ravi : les jeunes suivis par « Les Jours » digèrent le premier tour et préparent le second.
Le parti est jeune et Pécresse a fait pire, mais la claque est terrible : 7,07 %. Pour peser, il faudra montrer papatte blanche à Le Pen.
Pour que vous n’ayez pas à le faire, les Garriberts se sont coltiné les clips de campagne des candidats. Sortez le pop-corn.
Comme le protozoaire, il peut tout être, il peut tout faire : Président, tragédien, chef des armées et même, si, si, candidat.
Les boulettes de Pécresse, le trompe-l’œil de Le Pen… « Les Jours » aiguisent leurs couteaux et jugent les candidats en mode « Top chef ».
Face au grand méchant Zemmour qui empiète sur ses plates-bandes rances, la patronne du RN joue du petit mouchoir et du petit chaton.
Pour affronter cette désespérante campagne, les Garriberts font le pari foufou de nous faire marrer.
Ostracisés, persécutés, tyrannisés… Les prévenus ont vu leur défense jouer du violon. En vain : le jugement est tombé ce mardi 16 juin.
L’ex-gudard a usé de sa tchatche pour tenter de déjouer les accusations d’abus de biens sociaux dont lui et sa compagne font l’objet.
Le FN, le microparti Jeanne, la boîte de com Riwal… Tout le monde emploie tout le monde. La justice démonte le meccano frontiste.
Un trésorier qui n’a rien vu, un comptable confus, un autre obtus… Selon les prévenus, les finances du FN sont un non-sujet.
Les prévenus ont détaillé leur version des finances des législatives de 2012. Pas d’escroquerie, non, mais un « dispositif formidable. »
Première pour le FN : dès ce mercredi, plusieurs proches de Marine Le Pen devront expliquer le financement de ses campagnes.
Les communicants de François Fillon, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon racontent l’envers de cette présidentielle hors norme.
Le communicant, ancien du GUD, est empêtré dans les affaires. Mais sa vieille amie Marine Le Pen refuse de le lâcher.
Les journalistes vivent dans un entre-soi, loin du peuple. C’est l’antienne chantée par de plus en plus de politiques.