Après dix mois d’audience, le verdict : perpétuité incompressible pour Abdeslam et des condamnations plus mesurées pour les autres accusés.
Son rôle dans la série.
De nationalité franco-marocaine, né le 15 septembre 1989 à Bruxelles où il a passé toute sa vie, il est le quatrième des cinq enfants d’un couple d’immigrés franco-marocains. Fêtard et amateur de virées en boîtes de nuit, consommateur de cannabis, sans travail fixe mais délinquant d’habitude, il a mené une jeunesse éloignée du rigorisme musulman. Son casier belge porte huit condamnations et au Maroc, où il séjournait régulièrement, il a purgé quatre mois de prison en 2010 pour violences. La jeune fille qu’il a fréquentée depuis l’adolescence l’a décrit comme volage, peu fiable et secret. Son avocat belge, Sven Mary, lui attribue « l’intelligence d’un cendrier vide ». C’est son frère aîné Brahim qui semble l’avoir entraîné dans l’engagement armé. Avec d’autres membres de la famille, ils ont géré deux bars à Molenbeek, dont un en 2013-2015, Les Béguines, servant de point de vente de drogue et de lieu de rendez-vous aux membres de la cellule des attentats de Paris et Bruxelles, où l’accusation le voit comme une cheville ouvrière. Depuis son arrestation en mars 2016, Salah Abdeslam, condamné une première fois en Belgique en 2018 à vingt ans de détention, s’est refusé à toute explication devant la justice, sauf pour proclamer sa foi religieuse et jihadiste et justifier les attentats.
Son rôle dans la série.
Parmi les membres du commando qui a attaqué Paris le 13 novembre 2015, Salah Abdeslam est le seul à avoir survécu. A-t-il renoncé à actionner sa ceinture d’explosifs ou n’a-t-elle pas fonctionné ? Son rôle exact et les raisons de sa fuite restent encore incertains. Des complices venus de Belgique parviennent à le ramener à Bruxelles, où il se cache jusqu’à son arrestation, le 18 mars 2016. Un mois plus tard, Salah Abdeslam est transféré à Fleury-Mérogis dans l’attente d’un procès. Sa cellule est vidéosurveillée vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Par Camille Polloni
Après dix mois d’audience, le verdict : perpétuité incompressible pour Abdeslam et des condamnations plus mesurées pour les autres accusés.
Ce vendredi, les avocats de Salah Abdeslam ont tenté de montrer qu’il avait évolué tout au long du procès. Verdict le 29 juin.
Le parquet demande la perpétuité pour Salah Abdeslam et de la prison ferme pour tous ceux dont la responsabilité reste trouble.
Questions d’argent, divergences d’analyse, flou autour de leur rôle dans un tel procès… Les avocats des victimes sont appelés à la barre.
Mères, frères, proches… Ils ne sont pas assez impliqués pour être jugés par la cour d’assises spéciale, trop pour ne pas l’être du tout.
Le seul survivant du commando de tueurs a donné pour la première fois sa version du soir du 13 Novembre, qui minimise son implication.
Participant zélé au 13 Novembre et à ses préparatifs, il a, dans une de ses rares réponses, assuré avoir désactivé son gilet explosif.
Le survivant du 13 Novembre et président de Life for Paris prône la résilience sans haine et veut faire rentrer les enfants de jihadistes.
Le grand ami de Salah Abdeslam aurait pu éclairer la cour sur les derniers préparatifs du 13 Novembre… Las, il est détenu en Turquie.
Pour son premier interrogatoire, il a plaidé qu’il n’avait pas de sang sur les mains, sans renier son soutien à l’État islamique.
Leurs compagnes les ont suivis, quittés ou ne savaient rien : les histoires sentimentales des accusés émaillent le procès du 13 Novembre.
Radicalisation, voyage en Syrie, mystérieux séjour anglais : ce personnage-clé des attentats de Paris et Bruxelles a fait face aux juges.
Au fil du procès du 13 Novembre apparaissent les loupés de la police belge, qui a croisé la route de plusieurs des terroristes.
En parallèle de sa propagande hollywoodienne, l’État islamique a développé une sidérante obsession bureaucratique.
Entendu comme témoin, François Hollande s’est employé à contester toutes les accusations de « failles » de l’action de l’État.
Son nom résonne à la cour qui, depuis mardi, retrace le parcours des assaillants. Six ans après, la commune belge tente de se réinventer.
Six des otages retenus par Foued Mohamed-Aggad et Ismaël Omar Mostefaï ont livré un récit brutal, émaillé de moments irréels.
À partir de ce mardi et pendant cinq semaines, plus de 300 victimes vont prendre la parole au tribunal. Et raconter leur vendredi 13.
Certains avocats de victimes accusent la police et le renseignement de n’avoir pas su prévenir l’attentat du 13 Novembre.
Les avocats des vingt accusés du 13 Novembre font parfois face à l’incompréhension. La défense est pourtant un droit et une nécessité.
Au premier jour du procès du 13 Novembre, Salah Abdeslam a revendiqué son engagement. Les premiers mots d’un jihadiste singulier.
Un travail policier d’une ampleur inédite débute le soir des attentats. Il aboutit, ce mercredi, à l’ouverture du procès du 13 Novembre.
Un commando de dix hommes. Le Stade de France, les terrasses, le Bataclan. Moins de quatre heures. 131 morts, près de 700 blessés.
À partir du 8 septembre, vingt hommes sont jugés pour leur rôle présumé dans le 13 Novembre. Des attaques imaginées depuis longtemps.