Jamais le Rassemblement national n’avait compté autant de députés : 89. Le front républicain a vécu, abattu par un Macron aux abois.
Son rôle dans la série.
Il n’a même pas attendu le second tour de la présidentielle pour annoncer la couleur : « Élisez-moi Premier ministre. » Jean-Luc Mélenchon compte sur les législatives pour forcer Emmanuel Macron à une cohabitation et réduire son rôle au choix de la couleur des bégonias à l’Élysée. Certes, il faut d’abord remporter 289 députés minimum, soit la majorité à l’Assemblée nationale, mais le chef des Insoumis est fort de ses 21,95 % (7,7 millions d’électeurs) au premier tour de la présidentielle, et tous les partis de gauche, dont aucun n’a franchi la barre des 5 %, viennent lui manger dans la main. Ressuscitant une idée qu’on croyait décédée avec la gauche plurielle de Lionel Jospin en 2002 : l’union de la gauche.
[Mise à jour après les législatives] Architecte de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon n’est pas devenu Premier ministre après le deuxième tour des législatives mais l’alliance compte 142 députés, la première force d’opposition à l’Assemblée.
Par Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts
Son rôle dans la série.
Quatrième en 2017 à 153 000 voix de François Fillon, Jean-Luc Mélenchon se retrouve troisième en 2022, à 420 000 bulletins d’être au second tour. D’un scrutin à l’autre – c’était, à 70 ans, sa troisième tentative élyséenne –, le chef des Insoumis a réuni 700 000 électeurs de plus, pulvérisant toute concurrence de gauche – son plus proche rival, Yannick Jadot, atteint péniblement 4,63 %. Le voilà en faiseur de deuxième tour (« Nous savons pour qui nous ne voterons jamais », a-t-il lancé à ses militants au soir du 10 avril), voire de troisième tour pour les prochaines élections législatives.
Son rôle dans la série.
À ne pas confondre avec… el melenchón, à la fois chant et danse typiques que l’on pratique autour d’un feu lors des fêtes de Saint-Antoine qui se tiennent chaque 16 janvier dans la ville espagnole de Jaén, en Andalousie (même si, comme par hasard, le meeting immersif de Mélenchon s’est déroulé le jour même où, à Jaén, on dansait el melenchón).
Par Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts
Son rôle dans la série.
Pour digérer le coup de mou du soir du premier tour de la présidentielle, l’idéal était de retourner rapidement au combat. Le leader de La France insoumise, 66 ans, ancien sénateur socialiste de l’Essonne, se présente à Marseille, après avoir tenté le Pas-de-Calais, où Marine Le Pen l’a battu en 2012, à Hénin-Beaumont. Le déraciné Mélenchon, né à Tanger, continue son parcours politique très émancipé. Après s’être appuyé sur les communistes, il acte ces jours-ci la rupture. Ils supportaient difficilement qu’il attrape toute la lumière. Une fois son mouvement lancé, lui n’a plus besoin d’eux. Sauf localement, où son alliance avec les écologistes et le PCF rend très incertain son combat face à Patrick Mennucci.
Par Olivier Bertrand
Son rôle dans la série.
Dans sa com, le candidat règne en maître. La stratégie, c’est lui. Adepte des rapports conflictuels avec les médias, le candidat a investi le web où il peut communiquer avec sa communauté sans le filtre des journalistes. En prolongement de ses meetings, il y délivre sa bonne parole. Sans pour autant délaisser les médias traditionnels. Parviendra-t-il à toucher un public plus large que ses soutiens habituels ?
Par Aurore Gorius
Son rôle dans la série.
Libéré de ses camarades « stals » du PCF, l’ex-trotskiste de 65 ans est parti tôt en campagne avec son mouvement, La France insoumise. Un peu moins de rouge, plus de vert et un gros travail programmatique pour tenter d’offrir une alternative de gauche qui rassemble large, des écologistes aux frondeurs du PS. Son objectif est d’arriver au soir du premier tour devant le candidat socialiste.
Par Antoine Guiral
Jamais le Rassemblement national n’avait compté autant de députés : 89. Le front républicain a vécu, abattu par un Macron aux abois.
Désormais très présent à l’Assemblée, le parti d’extrême droite va devoir se professionnaliser, selon le politologue Jean-Yves Camus.
Entre la poussée de la coalition de gauche et le carton du RN, il ne dispose que d’une majorité relative… et fait déjà les yeux doux à LR.
Jean-Luc Mitterrand ? François Mélenchon ? L’historien Mathieu Fulla compare 2022 et 1972 : les mesures, les attaques, les contextes.
Dimanche, au milieu des militants et des applaudissements, l’alliance de gauche a fêté son coude-à-coude avec la coalition présidentielle.
Le programme économique de la Nupes, c’est la faillite assurée, menacent la Macronie et Terra Nova. Scoop : c’est plus compliqué que ça.
Zélie, écolo suivie par « Les Jours », s’est engagée dans la campagne du candidat Nupes de Tours. Où l’on pratique déjà l’alliance à gauche.
Pas de rêve de Matignon, pas de poids lourds, pas d’objectif chiffré de députés… Le RN en a-t-il quelque chose à faire des législatives ?
Bayrou, Philippe, Valls, des noms rigolos, des boulets conservés, quelques éjectés et le boss partout. Les macronistes entrent en campagne.
Après EELV et le PC, la Nouvelle union populaire écologique et sociale est finalement rejointe par le Parti socialiste. Y a plus qu’à.
Pour conclure un accord avec LFI, EELV et le PS semblent prêts à fermer les yeux sur le point qui les divise : l’Europe.
Les négociations entre partis de gauche en vue des législatives sont en cours. Surprise (non) : c’est un vaudeville.
Un Président réélu malgré lui, une extrême droite au plus haut, une gauche qui tente de s’unir : et maintenant, les législatives…
Replay. Le barrage a eu lieu : Emmanuel Macron est réélu avec 58,54 % des voix. Marine Le Pen, elle, affiche un score inédit.
Climat, Covid, logement… « Les Jours » mettent en lumière les sujets importants zappés par les candidats.
Négligé par les candidats, le monde agricole, dont le vote s’est déplacé de Valérie Pécresse à Emmanuel Macron, a des revendications.
Jouant sur la peur des musulmans, le candidat d’extrême droite a capté une part significative des électeurs de confession juive. Une première.
Depuis le fiasco du débat de 2017, elle a passé un vernis de sérieux sur son programme… qui cache mal sa xénophobie et ses calculs bancals.
Vote blanc, Macron ou avec ses pieds ? Les militants sont divisés en trois tiers. Les simples électeurs, eux, ont aussi l’option Le Pen…
Pour le politiste Frédéric Sawicki, le PS et LR pâtissent du quinquennat qui personnalise le pouvoir et de leur convergence idéologique.
Insoumis déçus, militant LR sonné, lepéniste ravi : les jeunes suivis par « Les Jours » digèrent le premier tour et préparent le second.
Le parti est jeune et Pécresse a fait pire, mais la claque est terrible : 7,07 %. Pour peser, il faudra montrer papatte blanche à Le Pen.
Pour que vous n’ayez pas à le faire, les Garriberts se sont coltiné les clips de campagne des candidats. Sortez le pop-corn.
Comme le protozoaire, il peut tout être, il peut tout faire : Président, tragédien, chef des armées et même, si, si, candidat.
Les boulettes de Pécresse, le trompe-l’œil de Le Pen… « Les Jours » aiguisent leurs couteaux et jugent les candidats en mode « Top chef ».
Selon le décompte minutieux d’une chercheuse du CNRS, Baba fait une promo éhontée du candidat d’extrême droite. On peut plus rien rire.
Pour affronter cette désespérante campagne, les Garriberts font le pari foufou de nous faire marrer.
Après la victoire de Mélenchon, son mouvement réfléchit à l’avenir et compte installer à Marseille l’un de ses sièges.
Le leader Insoumis, qui a enfin appréhendé le contexte local cette semaine, l’emporte face à son adversaire En marche.
La candidate En marche défie l’Insoumis au second tour à Marseille. Certains lui prêtent des visées sur la mairie.
Pour Mélenchon, ce quartier frondeur qui combat un projet municipal de réaménagement urbain est un modèle politique à suivre.
Il arrive en tête dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, devant la candidate En marche et le sortant socialiste.
Ex-communistes, fidèles Insoumis, adeptes du « dégagisme »… À Marseille, ils font cause commune, malgré les frictions.
Dans cette ville de très ancienne immigration, on drague le vote communautaire. Mais la ficelle est désormais trop grosse.
Les communicants de François Fillon, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon racontent l’envers de cette présidentielle hors norme.
Le député socialiste se voyait déjà réélu à Marseille… jusqu’à ce que le leader des Insoumis vienne le provoquer sur ses terres.
Pendant les législatives, « Les Jours » s’installent dans la circonscription que brigue le leader de La France insoumise.
En 2017, le candidat a baissé d’un ton. Une stratégie très calculée. Son équipe, elle, a ressorti les hologrammes ce mardi.
Pour court-circuiter les médias, le candidat a investi le web. Sa conseillère en com s’est formée auprès de leaders étrangers.
Après le « blast » de Nicolas Sarkozy, François Hollande a décidé de s’auto-éliminer de la vie politique.
Les journalistes vivent dans un entre-soi, loin du peuple. C’est l’antienne chantée par de plus en plus de politiques.